Disney donne la meilleure « Raiponce »

À ma droite, les dessins animés Disney comme « la Princesse et la Grenouille ». À ma gauche, ceux réalisés par les fondateurs de Pixar telle la série des « Toy Story ». Impossible de les confondre. Malgré la fusion des deux studios en 2006, chacun a su garder sa marque de fabrique. Jusqu'à cette « Raiponce » jubilatoire qui célèbre avec faste les noces du style Disney avec l'esprit et l'insolence de Pixar dans une oeuvre délirante autant destinée aux enfants (à partir de 4 ans) qu'à leurs parents.Comme souvent pour les classiques de Disney, l'intrigue de « Raiponce » est empruntée à un conte des frères Grimm au titre éponyme. Nous voici donc propulsé dans un royaume du temps jadis où une petite princesse très attendue par ses parents voit le jour. Elle a la chance d'être dotée de pouvoirs exceptionnels : sa voix - mélodieuse dès qu'elle se met à chanter - est capable de cicatriser les pires blessures. Et sa chevelure magique, longue d'une vingtaine de mètres, peut rajeunir les plus vieilles peaux. Ce qui n'a pas échappé à la Mère Gothel qui kidnappe l'enfant au berceau et l'enferme dans une tour en se faisant passer pour sa génitrice. À 18 ans, heureusement, la jeune fille se retrouve nez à nez avec le sympathique Flynn Ryder, un voleur des grands chemins poursuivi par l'armée du roi emmenée par un cheval teigneux se prenant pour un chien policier. À première vue, « Raiponce » possède tous les ingrédients d'un Disney traditionnel. Sauf qu'il souffle sur ce film, porté par un humour ravageur, cet esprit de rébellion propre aux productions Pixar. Contrairement aux pauvres Blanche-Neige, Cendrillon et autres Belle au bois dormant qui subissent l'existence avec une patience d'ange, l'intrépide Raiponce ne manque pas de ressources lorsqu'il s'agit de se tirer d'affaire, usant de sa chevelure comme d'une arme de destruction massive. Cette Barbie dotée d'un cerveau apparaît comme l'un des personnages les plus féministes du cinéma d'animation.Les thèmes abordés par le film se révèlent pour leur part diablement d'actualité. Dans sa quête de jeunisme exacerbée, la Mère Gothel - mère abusive s'il en est - rappelle nos contemporaines avides de cure de botox et autre tire-peau. D'un point de vue esthétique, personnages et paysages sont dopés par les effets spéciaux, sans parler de la 3D. Certaines vues donnent le vertige et l'on est bluffé par le rendu des matières qu'il s'agisse des cheveux de Raiponce ou des vertes prairies dont on distingue pratiquement chaque brin d'herbe. Enfin, comme souvent chez Pixar, le dessin animé multiplie les références que seuls les parents peuvent comprendre tandis que les enfants sont occupés par l'intrigue et ses multiples personnages. C'est un régal que ce film d'animation. La meilleure « Raiponce » à une sortie familiale.
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