La Grèce s'affole

chronique des tauxL'article du ministre des Finances grec hier dans le « Wall Street Journal » est un véritable appel au secours. Il demande aux étrangers de lui laisser du temps. Il dit que la politique du gouvernement permettra de refondre le système fiscal et budgétaire, de combattre la corruption et la fraude, ce qui rendra le pays attirant pour les capitaux. Mais, dit-il, « les changements réels prennent du temps et le temps est une denrée de plus en plus rare ». Le ministre s'adresse aux étrangers qui détiennent les deux tiers de la dette grecque. La balance commerciale est tellement déséquilibrée que le pays a été obligé d'emprunter massivement à l'extérieur et doit continuer à le faire. Mais pourquoi les étrangers lui laisseraient-ils du temps ? Un déficit budgétaire qui atteint 13 % du PIB en 2009, et qui, en 2010, ne baisse qu'à 9 % malgré des efforts considérables, ce n'est pas rassurant pour les prêteurs. Il ne s'agit que d'un simple ralentissement dans la détérioration. Les marchés auront-ils confiance dans la volonté et surtout la capacité du gouvernement grec à imposer des économies suffisantes pour dégager de quoi rembourser les emprunts ? Contrairement à ce qu'on croit souvent, l'appartenance à la zone euro n'est pas une garantie. C'est même une contrainte supplémentaire puisque l'État n'a plus accès à la banque centrale et ne peut plus créer de monnaie. La solidarité entre États européens n'existe pas : chacun est responsable de ses finances. Les Allemands ne feront pas de cadeaux aux Grecs. Si les impôts ne rentrent plus et si les dépenses ne peuvent être réduites, bref si la République hellénique n'a plus d'argent, comment remboursera-t-elle ? La seule charge d'intérêt de la dette atteint 15 % des recettes de l'État et augmente rapidement. La tentation du moratoire sera vite là. La Grèce pourrait être le prochain défaut d'un État souverain. nLa solidarité entre États européens n'existe pas : chacun est responsable de ses finances. Les Allemands ne feront pas de cadeaux aux Grecs.Par Maurice de Boisséson (Octo Finance).
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