La CFDT part à la reconquête des fonctionnaires

Depuis mardi et jusqu'à ce jeudi, les dirigeants de la CFDT labourent le terrain dans une opération séduction en direction des agents de la fonction publique. Mardi, François Chérèque s'est ainsi rendu à Roissy pour rencontrer les agents de la police de l'air et des frontières. Ce mercredi, il enchaînera centre pénitentiaire, maison de retraite et lycée dans le Nord. Avant de se lancer, jeudi, en Champagne-Ardenne. Ses lieutenants se répartissent les autres régions. L'opération se soldera par un rassemblement de 500 militants issus de la fonction publique à Paris le 5 avril et l'élaboration d'un cahier revendicatif d'ici à l'été. L'enjeu est d'importance et le calendrier soigneusement choisi. Pour la première fois, en effet, des élections de représentativité syndicale se tiendront le 20 octobre prochain dans les fonctions publiques d'État et hospitalière. Et si les règles sont légèrement différentes de celles en vigueur dans le privé, puisqu'il s'agit d'un seuil en sièges et non en voix, la donne syndicale en sera tout autant bouleversée. Pour la CFDT, la barre ne sera pas facile à franchir partout. Lors des dernières élections professionnelles, la centrale de François Chérèque a réalisé un score confortable dans la fonction publique territoriale et hospitalière, avec respectivement 21,6 % et 24,4 % des voix, selon le dernier rapport annuel établi par le ministère. Mais son score dans la fonction publique d'État s'est inscrit juste au-dessus du seuil fatidique, avec 11,3 % des voix. La situation est encore plus délicate dans l'Éducation nationale. Lors du scrutin de décembre 2008, la CFDT n'y a recueilli que 7,42 % des voix dans le premier degré et 10,06 % dans le second degré. Un chemin étroitDepuis, la CFDT, qui a longtemps privilégié le secteur privé plutôt que le public jugé trop corporatiste, a adouci son discours. Le congrès de juin à Tours a montré qu'une majorité de militants était très critique à l'égard des réductions de postes dans la fonction publique et n'était pas convaincu par les « redéploiements d'effectifs ». François Chérèque en avait alors pris acte. C'est bien ce chemin étroit entre volonté moderniste et prise en compte des difficultés des agents publics que tente d'emprunter, durant ces trois jours, la CFDT dans la perspective du scrutin d'octobre. A. L.
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