La leçon de rigueur du chef de l'Etat aux collectivités locales

Deux mois après l'adoption de la réforme territoriale, Nicolas Sarkozy s'est rendu dans le Cher, mardi, pour une nouvelle séance de pédagogie de la réforme. Il a notamment appelé les exécutifs locaux à respecter la même discipline budgétaire que l'Etat et la Sécurité sociale, afin d'éviter un emballement de la dette.Devant l'assemblée départementale des maires du Cher, le chef de l'Etat s'est livré à un long plaidoyer en faveur de sa politique de maîtrise des dépenses publiques. « Avec le Premier ministre, nous avons pris des engagements de rétablir les finances de la France, nous les tiendrons. Il n'y a pas d'autre solution ou alors la France ne sera plus un Etat indépendant », a-t-il asséné à ses interlocuteurs. « Est-ce que vous croyez qu'un seul Français souhaite qu'il arrive à la France ce qui arrive à la Grèce, à l'Irlande et au Portugal ? »Nicolas Sarkozy, qui est confronté depuis plusieurs mois à une impopularité record, sur fond de crise économique et sociale, a été interpellé par plusieurs élus qui s'inquiétaient de la disparition progressive des services publics dans leurs communes. « On ne peut pas toujours dépenser plus, on ne peut pas. Vous me proposez donc de creuser les déficits, je ne peux pas ! » a-t-il répondu.« Je n'accepterai pas l'idée qu'un jour, la France fasse la manche parce qu'elle a tellement de déficits que nos notes seraient dégradées et qu'on se retrouverait en incapacité de payer la dette de tous les gouvernements précédents, gauche et droite confondues », a lancé le chef de l'Etat.« Qui peut penser que l'Etat et la Sécurité sociale doivent s'imposer des règles de bonne gestion et que les collectivités ne le pourraient pas ? » a-t-il insisté.« L'immobilisme, c'est la mort »À deux mois d'élections cantonales qui s'annoncent difficiles pour sa majorité, Nicolas Sarkozy a assumé le discours de rigueur sur la fonction publique. Il faut, a-t-il dit, « arrêter de penser que l'on peut, à l'inverse du monde, multiplier les emplois de fonctionnaires. Si vous voulez qu'on fasse plus de TGV, on ne peut pas garder le bureau de poste pour tout le monde ouvert avec, vous savez, le préposé à la casquette au liseré jaune et le costume qui dit ?mon métier, c'est la Poste? et pas le service public. Le service public, c'est la polyvalence », a-t-il plaidé.Nicolas Sarkozy n'entend pas préciser ses intentions pour 2012 avant la fin de l'année. Mais il apparaît déjà en campagne, affichant sa détermination à continuer les réformes. « L'immobilisme, c'est la mort », a-t-il proclamé mardi. H. F. (avec agences)
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