La décision de la cour de justice européenne qui interdit toute différenciation entre les femmes et les hommes en matière d'assurance, ne plaît pas aux mutuelles d'assurance niortaises. Cela va remettre en cause leurs politiques tarifaires. « Ce n'est clairement pas une bonne nouvelle », s'indigne Gérard Andreck, président du Groupement des entreprises mutuelles d'assurances (Gema). Pour lui, les critères pris en compte pour déterminer les prix en assurance auto sont objectifs. « Nous allons essayer d'analyser toutes les motivations de cette décision pour voir comment nous retourner. Cela va générer un travail considérable en matière de sélection des risques et en matière de tarification à modifier. Tout sera remis à plat. En outre cela va favoriser l'innovation concurrentielle », indique-t-il. En tant que président de la Macif, Gérard Andreck pense que des ajustements tarifaires pourraient s'opérer pour les jeunes conducteurs « au détriment des jeunes femmes et au bénéfice des jeunes hommes ».SinistresLa décision de la Cour intervient dans un contexte d'augmentation générale des sinistres en assurance des dommages aux biens qui a contraint les assureurs à augmenter leurs prix en 2010. « En plus de la tempête Xynthia, une multitude de petits événements catastrophiques se sont produits comme les chutes de grêle qui ont eu un coût très important », indique Gérard Andreck qui ne comprend pas les critiques émises sur les hausses de prix. « Du fait de la concurrence et de la volonté des uns et des autres, nous avions pourtant diminué nos tarifs pendant presque 7 ans » auparavant, précise-t-il. La tendance haussière des tarifs ne devrait d'ailleurs pas s'inverser d'autant que l'année 2011 « est plutôt mal partie » sur le plan des accidents de la route selon le Gema.Les revalorisations des prix réalisées l'an passé expliquent pour moitié la croissance de 4 % des cotisations dommages des sociétés du Gema à 12 milliards d'euros. L'autre moitié provient de la hausse de 2 % du nombre de sociétaires à 20,7 millions. Au total, en dommages comme en assurance-vie, avec une progression de 10,5 % de la collecte à 10,4 milliards d'euros, les adhérents du Gema font mieux que le reste du marché en 2010. Mathias Thépot

latribune.fr

03 Mars 2011, 16:58

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