Le moral des patrons se redresse partout sur la planète

Les indices, aux quatre coins de la planète, sont unanimes : les patrons, ceux qui oeuvrent dans la finance mais aussi dans le secteur manufacturier, ont le moral - aux États-Unis, au Japon, en Allemagne, et, plus modestement, dans le reste de la zone euro. Ainsi, l'indice ISM américain est ressorti ce jeudi en hausse, passant de 56,5 en février à 59,6 en mars, un niveau supérieur aux attentes. Le Tankan, reflétant le sentiment des industriels japonais, est quant à lui remonté à ? 14 en mars, contre ? 25 en décembre, exprimant ainsi un net reflux du pessimisme. Enfin, en Allemagne, l'indice Ifo du climat des affaires s'est hissé à 98,1 en mars, contre 95,2 attendus, tandis que dans la zone euro, le sentiment s'est lui aussi amélioré : l'indice de mars est ressorti à 97,7 (contre 95,9 en février). Comment en effet broyer du noir lorsque les gigantesques plans de relance commencent à faire effet et que la croissance s'accélère dans les pays émergents ? Dernier indicateur en date, l'indice des directeurs d'achat chinois, qui a progressé à 55,1 en mars, contre 52 le mois précédent. À cela s'ajoutent des profits toujours stables : les entreprises ayant licencié, elles bénéficient de gains de productivité. Enfin, en cette période de fort chômage, les tensions sur les salaires sont inexistantes. Pas étonnant que leurs cours s'envolent en Bourse. Reste que les économistes s'inquiètent. Evariste Lefeuvre, à Natixis New York, est de ceux-là. « Quand les entreprises vont-elles jouer le jeu, autrement dit, investir dans l'outil de production, et surtout, embaucher ? » se demande-t-il. « Les entreprises ont pour l'instant troqué demande interne pour demande extérieure », pointe l'économiste. Or, pour que la croissance soit durable, il faut que les ménages aient le sentiment que le marché de l'emploi s'améliore chez eux. Tandis que les experts font des projections sur le temps qui sépare le retour de la croissance des créations d'emplois, ils ont du mal à déterminer ce qui déclencherait une décision d'embauche, face au nouveau phénomène que sont les pays émergents, locomotives de la reprise mondiale. L. J. B.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.