Un an après Londres, le bilan mitigé du G20

Il y a un an jour pour jour, les chefs d'état et de gouvernement des vingt principales puissances économiques de la planète, le G20, se réunissaient à Londres dans une ambiance de fin du monde provoquée par la faillite de Lehman Brothers. Sous la présidence du Premier ministre britannique Gordon Brown, le G20 de Londres devait à la fois rassurer une planète finance déboussolée et poser les bases d'une refondation du capitalisme mondial. Un an plus tard, le bilan est plus que mitigé. L'économie mondiale est certes sortie de l'ornière mais la régulation financière patine et la règle du chacun pour soi parait à nouveau l'emporter. 1. Relance mondiale. Les grands argentiers du G20 ont clairement à l'esprit les photos en noir et blanc de la grande dépression des années 1930 lorsqu'ils se retrouvent à Londres. Soucieux d'éviter une répétition de l'histoire, ils adoptent alors un gigantesque plan de relance approchant 2 points de PIB mondial. « Le G20 et les banques centrales ont fait un travail extraordinaire », reconnaît aujourd'hui Eric Chaney, chef économiste d'Axa Group. Le marché interbancaire se détend, les Bourses rebondissent, la croissance redémarre. Les derniers indicateurs (voir pages 2 à 5) sont très encourageants. Le principal souci n'est plus la déflation mais le retour... de l'inflation dans certains pays émergents comme la Chine. 2. Régulation financière. La refondation du capitalisme mondial prend l'eau et le chacun pour soi regagne du terrain à mesure que l'économie mondiale redémarre. « L'une des leçons de la crise, c'est que face à des défis mondiaux nous avons besoin d'une réponse mondiale. Cette leçon, nous sommes en train de l'oublier », a lancé en début de semaine le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Les états-Unis ont en effet engagé une vaste réforme de la supervision de leur système financier mais celle-ci se fait sans coordination avec les autres pays du G20. La France et l'Allemagne défendent désormais l'idée d'une taxe sur les banques qui alimenterait un fonds sollicité en cas de nouvelle crise. Mais Paris et Berlin restent pour l'instant isolés. Le comité de Bâle ne présentera ses propositions sur de nouvelles règles prudentielles (Bâle III) pour les banques qu'en juin prochain. Pour Eric Chaney, « le G20 ne s'est pas attaqué au vrai problème qui est l'absence de coordination des politiques monétaires pour contrôler la progression du crédit au niveau mondial ». 3. Gouvernance mondiale. L'un des principaux acquis de la crise a été de donner un coup d'accélérateur à la réforme du FMI et de la Banque Mondiale en renforçant notamment les droits de vote des grands pays émergents. Mais la réforme est inachevée. En revanche, le rôle de prêteur en dernier ressort du FMI a été renforcé grâce à une augmentation substantielle de ses ressources.
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