Pictet, le développement durable pour objectif

Thomas Struth, Stéphane Couturier, Mitch Epstein, Guy Tillim... Trois ans d'existence, et déjà les plus grands photographes s'y bousculent. C'est que le prix photographique organisé par la banque privée Pictet ne ressemble à aucun autre. Doté de 80.000 euros, il récompense une série d'images véhiculant un message autour du développement durable. Comme celle réalisée par Mitch Epstein - lauréat 2011 - qui a travaillé sur le thème de l'énergie en parcourant 25 États américains. De ce périple aux abords de centrales nucléaires ou de sources d'énergies renouvelables, le photographe a rapporté un ensemble de photos documentaires en couleur. Baptisées « American Power », elles seront exposées dès le 4 mai à la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris. « C'est un travail magnifique et pertinent. Très cohérent aussi », souligne Nadav Kander, lauréat du prix Pictet 2009, membre du jury de cette troisième édition.C'est en 2008 que le prix Pictet - dont Kofi Annan, l'ancien secrétaire général des Nations unies, est le président d'honneur - a vu le jour. « Nous voulions créer un prix autour des enjeux environnementaux du nouveau millénaire », confie Stephen Barber, « group managing director » de Pictet & Cie, responsable du prix. « Nous sommes une banque privée, conservatrice, qui refuse la spéculation sur des produits toxiques. Le développement durable fait partie de notre culture, de notre manière de penser, de notre ADN. » Aidé de Francis Hodgson (ancien responsable du département photo de Sotheby's à Londres, aujourd'hui consultant et critique photo du « Financial Times »), de Michael Benson (directeur du cabinet de consulting culturel Candlestar Ltd) et de Leo Johnson (cofondateur de Sustainable Finance Ltd), Barber a mis en place un prix au mode de sélection original. Car il revient à plus de 110 experts photo du monde entier, directeur de musées, galeristes ou critiques, de soumettre une liste de 10 photographes chacun. Cette première se réduit au fil des sélections à une douzaine de finalistes. À charge d'un prestigieux jury - présidé cette année par sir David King, directeur de la Smith School of Enterprise and Environment à l'université d'Oxford - de les départager. Si Epstein a vu son travail récompensé, Chris Jordan s'est vu passer commande d'un reportage à réaliser dans une région où la banque soutient un projet de développement durable. Pour cela, il a reçu la somme de 30.000 euros. « Grâce au prix Pictet, mon travail a été exposé dans le monde entier, mais surtout, ma dotation m'a permis de consacrer tout mon temps à mes photos, sans avoir à courir après l'argent », résume Nadav Kander. « Mitch Epstein, ?American Power? », à la Fondation Henri Cartier-Bresson, du 4 mai au 24 juillet. www.henricartierbresson.org et www.prixpictet.com
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