Femmes au bord de la crise de nerfs

Carrie, Miranda, Charlotte et Samantha, les héroïnes de « Sex and the City » sont de retour au cinéma dans un second volet. Celles qu'on a connues trentenaires, célibataires, courant les soirées les plus huppées de New York sont aujourd'hui des quadragénaires mariées et mamans. Enfermées dans une sorte de pression quotidienne, insatisfaites de leurs vies parfaites mais seulement sur le papier, elles décident de s'évader quelques jours dans un hôtel grand luxe aux émirats Arabes. Mais après 12 ans de folles aventures, ces dames ont pris un sacré coup de vieux. Diffusée à partir de 1998, la série télévisée anticonformiste, osée et décalée, féministe et féminine, bousculait tous les genres et érigeait Carrie Bradshow en nouvelle icône de la mode. Le grand écran et ses millions de dollars n'ont malheureusement pas la même audace. Ainsi, Carrie, la célibataire qui s'ennuie dans la routine de son mariage, se révèle être une américaine coincée, Miranda la cynique est un modèle de sagesse et Charlotte la bourgeoise n'a pas la vie de famille rêvée. Seule Samantha reste la célibataire nymphomane que l'on a connue. Les tenues, elles, continuent de nous plonger au coeur de la mode avec des robes, chapeaux et chaussures allant des plus improbables aux plus incroyables. Ce qui fait du film la vitrine la plus clinquante du placement de produits de l'histoire du cinéma.caricatures d'elles-mêmesEt surtout, New York, personnage central de la série, est quasiment absent de l'histoire. Pourtant les meilleurs moments du film s'y déroulent. Comme le mariage gay le plus kitsch du monde célébré par une Liza Minelli capable de danser sur du Beyoncé, ou encore la présence d'une nounou irlandaise qui ne s'encombre pas de soutien gorge. Jusque-là, l'opus remplissait parfaitement son rôle. Frais, drôle et aussi agréable à regarder qu'un film comme « Diamant sur canapé » où les costumes ont un rôle à part entière. Puis c'est le grand départ vers Abu Dhabi, et tout vole en éclat. Du luxe, du luxe du luxe, ou quand le qualificatif « indécent » prend le pas sur « magnifique ». Caricatures d'elles-mêmes, les héroïnes commencent à se prendre au sérieux. Des talons aiguilles dans le désert avec en fond sonore une musique digne des plus grandes épopées historiques et c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. C'est véridique, vieillir ne va pas à tout le monde. Nos vieilles copines étaient bien plus marrantes sur petit écran et il faudrait bien plus qu'un coup de botox pour leur redonner de la fraîcheur.
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