Les affaires reprennent pour les acteurs français de l'informatique

La crise, quelle crise ? Cette question résume assez bien l'état d'esprit des acteurs français de l'informatique. La semaine écoulée a été rythmée par la publication de résultats semestriels et de perspectives plus encourageants les uns que les autres. Après la crise de 2009, qui avait débouché sur un gel des dépenses informatiques des entreprises, les affaires ont bel et bien repris pour les SSII et les éditeurs de logiciels. A tel point que Capgemini, le premier groupe européen de services informatiques, a relevé son objectif de marge opérationnelle, pour 2010, et que Dassault Systèmesave;mes, le premier éditeur français de logiciels, a rehaussé l'ensemble de ses prévisions financières, pour cette année. « Le moral de nos clients s'améliore », explique Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmesave;mes. « Nos clients investissent en informatique, non plus essentiellement pour réduire leurs coûts comme cela a été le cas durant la crise, mais afin d'améliorer leur compétitivité », se réjouit François Enaud, PDG de la SSII Steria. Ce dernier se félicite notamment de la bonne tenue du marché domestique : « La croissance a été très bonne en France, où notre chiffre d'affaires a grimpé de 5 % au cours du seul deuxième trimestre. » Une satisfaction partagée par Paul Hermelin, directeur général de Capgemini : « La France a très bien traversé la crise. Entre autres parce que son secteur financier [grand consommateur d'informatique; Ndlr] a été moins touché par la crise bancaire que celui d'autres pays. » Le dirigeant compte par ailleurs sur la bonne tenue des investissements informatiques du secteur public français, en particulier dans la santé, l'éducation dans le cadre du grand emprunt lancé par le gouvernement.reprise des embauchesCapgemini, tout comme sa concurrente Atos Origin, est en revanche plus réservée sur les perspectives du secteur public britannique, compte tenu des fortes vélléités de réduction des dépenses publiques du nouveau gouvernement. Ce dernier semble en revanche plus ouvert que le précédent à l'offshore (délocalisation des systèmes d'information), ce qui constituerait de nouvelles opportunités pour les SSII. Autre preuve de leur confiance dans l'avenir : la reprise des embauches. « Capgemini comptera plus de 100.000 salariés d'ici à la fin de l'année, contre 95.500 actuellement », assure Nicolas Dufourcq, directeur financier de la SSII. « Steria dispose d'une visibilité suffisante pour recruter environ 5.000 personnes en 2010 à parts égales entre l'Europe et l'Inde », lui fait écho François Enaud. Dernier signe d'optimisme, Capgemini, après le tout récent rachat du sudéois Skvader, spécialisé dans les compteurs électriques intelligents, entend bien continuer à procéder à des acquisitions. Christine Lejoux
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