La TV mobile en quête d'argent

le gouvernement, ni le csa, ni les chaînes n'ont le courage de « débrancher le malade ».télécomsEn apparence, le dossier de la télévision sur téléphone mobile (TMP) progresse lentement. Les 16 chaînes ont signé leur convention, avant la date butoir du 30 septembre fixée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Toutes, y compris Europa Corp., le studio de Luc Besson, qui hésitait. De son côté, la secrétaire d'État au Numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, va remettre au Parlement « dans les prochains jours » un rapport sur la possibilité d'attribuer les fréquences non plus aux chaînes, mais aux opérateurs mobiles. Sans surprise, ce rapport devrait reprendre la position exprimée jusqu'à présent par Nathalie Kosciusko-Morizet, qui n'a jamais vu grand intérêt à donner les clefs du projet aux opérateurs mobiles.En réalité, « le dossier fait du surplace, tout en donnant l'illusion de progresser », pointe un observateur. « Les chaînes jouent au poker menteur », déplore-t-on au sein des pouvoirs publics. En effet, signer la convention ne les engage à rien ? et c'est bien pour cela que les 16 chaînes l'ont signée. Notamment, cela n'empêche pas de jeter l'éponge un peu plus tard. En pratique, cette signature ouvre seulement un délai de deux mois pour constituer une société commune entre les 16 chaînes, baptisée « multiplex » et chargée de la diffusion. Mais, là encore, constituer ce multiplex n'engage pas à grand-chose, certainement pas à lancer le service.TDF, dernier espoirSurtout, signer la convention comme constituer le multiplex n'engage pas les chaînes à financer la diffusion. La question cruciale du financement n'est donc toujours pas résolue. Et poser un ultimatum à fin septembre aux chaînes (comme l'ont fait Nathalie Kosciusko-Morizet et le CSA dans l'espoir de débloquer le dossier) n'aura finalement servi à rien. Beaucoup d'autres pensent qu'il faudrait finir par « débrancher le malade ». Mais ni le gouvernement, ni le CSA, ni les chaînes ne veulent endosser cette lourde responsabilité et donc se renvoient la balle.Le dernier espoir de financement est TDF. Mais l'ex-Télédiffusion de France n'est prêt à payer qu'un embryon de réseau, couvrant 7 % de la population, alors que le CSA exige 30 %. Ensuite, la participation d'un opérateur mobile reste cruciale pour écouler les téléphones supportant la TMP. TDF a donc pris langue avec Bouygues Telecom, puis Orange, sur ce point. J. H.
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