Berlin se bat contre des bandits manchots au bras de plus en plus long

On en trouve presque à tous les coins de rue dans les quartiers les plus populaires de la capitale allemande. En façade, des vitrines opaques. À l\'intérieur, des rangées de machines à sous et des lumières tamisées. Ces établissements de jeux se sont multipliés ces dernières années en Allemagne.Leur nombre a plus que doublé à Berlin depuis 2007, où ils étaient 262, contre 577 en 2012. Ils sont depuis dans le viseur du Sénat de Berlin, qui redoute notamment une progression de la dépendance au jeu, reconnue en 2001 comme une maladie outre-Rhin.Hormis le relèvement de son impôt sur les machines à sous (passé de 11 % à 20 % au 1er janvier 2011), Berlin a mis en place, en juin 2011, la règlementation la plus sévère du pays, imitée depuis par Hambourg ou encore par le Land du Bade-Wurtemberg.La capitale a ainsi porté à huit heures la durée de fermeture quotidienne obligatoire des établissements, interdit les distributions gratuites de nourriture ou de boissons, ou encore instauré pour les nouvelles maisons de jeux l\'obligation de respecter une distance de 500 mètres avec un établissement similaire existant, ou encore avec les écoles.En outre, un nouveau volet de la loi, entré en vigueur en juin dernier, limite le nombre de machines à 8 par local, contre 12 jusqu\'ici. Les professionnels, qui contestent la nouvelle règlementation, ont déposé plainte - pour l\'instant sans succès - devant le tribunal administratif.Les cafés-casinos, des maisons de jeux déguisées« Berlin a voté cette loi pour améliorer l\'image de la ville. Elle était inutile, il aurait fallu plutôt appliquer les règlements existants et renforcer les contrôles », lance Dirk Lamprecht, à la tête de la fédération des machines automates (AWI).Son organisation estime que cette loi a entraîné un recul du chiffre d\'affaires de 20 % à 40 % selon les établissements, et découragé l\'embauche.Le député social-démocrate (SPD) du Land de Berlin, Daniel Buchholz, affiche quant à lui sa satisfaction : le tour de vis a permis de rendre plus difficiles les ouvertures d\'établissements. Et pour la première fois en 2012, le nombre de maisons de jeux autorisées a reculé à Berlin depuis le début du boom (7 établissements en moins par rapport à 2011).Pourtant, le nombre de machines à sous a continué de progresser : la capitale en comptait 12012 en 2012, contre 11839 en 2011. Notamment en cause : l\'essor des cafés-casinos. Ces restaurants, autorisés à posséder jusqu\'à trois machines, échappent à la nouvelle réglementation. De fait, les machines à sous représentent souvent leur principale source de revenus.Ces cafés constituent « le premier contact des jeunes joueurs avec les machines à sous », raconte Daniel Buchholz.L\'élu souhaite lutter contre leur développement en renforçant les contrôles encore peu nombreux. Ce que réclament également les professionnels du secteur, qui crient à l\'injustice devant le traitement de ces maisons de jeux déguisées et jusqu\'ici relativement épargnées par les autorités...
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