Vincent Bolloré a déroulé le tapis à son allié français

Pour Vincent Bolloréeacute;, c'est presque du déjà vu. Un groupe italien en difficulté, financière ou côté gouvernance. En 2002-2003, il s'agissait de la fameuse tour de contrôle du capitalisme transalpin, la banque d'affaires Mediobanca, fondée par feu Enrico Cuccia. A l'époque, le financier breton avait fait une entrée fracassante au capital de la banque, s'attirant les foudres des banques italiennes comme UniCredit et Capitalia. Aujourd'hui le holding de Vincent Bolloréeacute; dispose de 5 % de Mediobanca et mène le groupe des actionnaires « étrangers » de la banque (Groupama et Santander). A son conseil d'administration, il rencontre ses amis Antoine Bernheim ou Jean Azéma, le patron de Groupama, mais aussi Jonella Ligresti, l'héritière du groupe contrôlant Fon-Sai (Premafin), le deuxième assureur de la Péninsule. Aussi l'achat de titres Premafin par Vincent Bolloréeacute; depuis septembre, sa part passant de 0,5 % à 5 %, se lit désormais comme une opération préparant l'arrivée de Groupama. Ce rôle d'éclaireur dans la manoeuvre aurait culminé jeudi dernier, par ses conciliabules avec la famille Ligresti, en marge du conseil d'administration de Mediobanca.Du coup l'engagement dans Premafin, déclaré par Vincent Bolloréeacute; comme « purement financier », semble surtout avoir été un tremplin pour ses alliés de Groupama. Etait-ce aussi un moyen de faire barrage à d'autres compagnies plus menaçantes comme Axa, Allianz ou Munich Re qui auraient des visées sur Fon-Sai ?En l'occurrence le financier breton aura une fois de plus tiré parti de la faiblesse d'un autre acteur du capitalisme italien : UniCredit. Cette banque, première actionnaire de Mediobanca (8,7 % du capital), connaît des turbulences dans sa direction, son directeur général Alessandro Profumo ayant été chassé il y a un mois et son président Dieter Rampl étant menacé. Or, eux seuls, comme en 2003, auraient pu tenir tête à Vincent Bolloréeacute; dans sa quête d'influence dans le capitalisme italien.Beaucoup, à l'instar du quotidien des affaires « Il Sole 24 Ore », s'interrogent déjà sur « la constitution, dans plusieurs centres principaux du pouvoir italien, d'un pôle qui une fois de plus parle français, même si son langage est avant tout celui, universel, de l'argent»...
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