Avec Fortis, BNP Paribas fait mieux que prévu

Les analystes financiers s'attendaient à ce que BNP Paribas revoie à la hausse les prévisions de synergies liées à l'acquisition de Fortis. Mais ils n'avaient pas prévu une révision d'une telle ampleur. À partir de 2012, les économies annuelles devraient atteindre 900 millions d'euros contre une prévision de 500 millions, a annoncé le groupe à l'occasion de sa Journée investisseurs. Hors coûts de restructuration (1,3 milliard d'euros sur la période 2009-2011), l'opération sera relutive dès 2010. L'impact de la transaction sur le résultat sera de « + 8,5?% en 2012, lorsque toutes les synergies déploieront leurs effets », prévoit BNP Paribas. Quant au retour sur capitaux investis, il devrait dépasser les 20?% dès 2012. À moyen terme, le groupe se fixe comme objectif de renouer avec une rentabilité (retour sur fonds propres) de 15 % contre 11 % pour les neuf premiers mois de 2009.Les synergies annoncées concernent essentiellement les coûts. La nouvelle organisation du groupe, l'intégration des systèmes d'information, la rationalisation des locaux, des achats et la diminution des effectifs devraient permettre d'économiser 850 millions d'euros. Sur le volet social, le groupe se veut rassurant : les 750 suppressions nettes de postes prévues en Belgique ces trois prochaines années seront « pour l'essentiel des départs naturels ou volontaires ». « Nous avons surtout l'intention de recruter 1.500 jeunes issus des universités belges », a insisté le directeur général de BNP Paribas, Baudouin Prot. En termes d'activités, le gros des synergies (368 millions d'euros soit 40 % du total) sera réalisé dans la banque d'investissement. L'activité de « Merchant Banking » de Fortis sera intégrée dans la division Corporate and Investment Banking de BNP Paribas. Les économies proviendront essentiellement de l'intégration des middle-offices et des back-offices. La réduction de la taille de la salle de marché de Bruxelles paraît inéluctable même si plusieurs « centres de compétences », dont les activités mondiales de gestion de trésorerie, seront transférés en Belgique.Pour le reste, 28?% des synergies (252 millions d'euros) seront réalisées dans la banque de détail, 17?% (149 millions) dans les fonctions centrales du groupe et 15?% (131 millions) dans les activités d'« investment solutions » qui regroupent notamment la gestion d'actifs, l'assurance et la banque privée (voir ci-contre). En France, les centres d'affaires Fortis passeront sous la marque BNP Paribas dans les prochains mois.Deux cents jours après la finalisation de l'acquisition des activités de Fortis en Belgique et au Luxembourg (le 12 mai 2009) pour près de 10 milliards d'euros, BNP Paribas paraît plus confiant que jamais. Non seulement, la banque a bien résisté à la crise mais, au terme de huit mois de négociations et de bataille judiciaire, elle est devenue le numéro un de la zone euro par la taille des dépôts. Aujourd'hui, elle revendique une part de marché de 10?% en moyenne sur ses quatre marchés domestiques (France, Italie, Belgique et Luxembourg). Interrogé sur les projets de croissance du groupe, Baudouin Prot a répondu que la banque n'a « pas de grande acquisition en vue » et qu'elle doit se concentrer sur les mille projets liés à l'intégration de Fortis. nle retour sur capitaux investis devrait dépasser les 20?% dès 2012.
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