L'inflation devrait rester sous contrôle dans les pays riches

Entre les prix à la pompe qui s'affolent, les cours du café au plus haut depuis treize ans et le président chinois Hu Jintao qui fait de la stabilité des prix sa priorité (avec l'emploi), la menace inflationiste pourrait signer en 2011 son grand retour. Cependant, les économistes sont assez unanimes pour dire que l'inflation, dans les pays développés comme dans la plupart des grandes économies émergentes, restera sous contrôle en 2011 et probablement en 2012. DéflationPour Patrick Artus, chef économiste de Natixis, « le risque dominant, pour plusieurs années encore, est celui de la déflation, liée à la déformation du partage des revenus au détriment des salariés, qui l'emporte largement sur les facteurs inflationnistes ». Le retour des préoccupations sur l'inflation tient à trois éléments. D'abord, les autorités monétaires (Réserve Fédérale américaine et Banque centrale européenne) font tourner la planche à billets en achetant des obligations d'États. Ensuite, plusieurs grands pays émergents, comme la Chine, l'Inde ou le Brésil, ont commencé à resserrer leur politique monétaire pour faire face à une accélération de la hausse du coût de la vie. Enfin, de nombreuses matières premières se rapprochent dangereusement des sommets atteints juste avant la chute de Lehman Brothers. La planète est cependant divisée en deux camps. Les économies développées, toujours en convalescence, restent confrontées à des taux de chômage extrêmement élevés. Et les capacités de production inutilisées y demeurent importantes. Ni les entreprises, ni les salariés ne sont en mesure de faire passer des hausses de prix ou de salaire. En revanche, dans les pays émergents, les récessions ont été de courte durée (en dehors de la Russie). La croissance est repartie de plus belle. Il est donc normal que l'inflation y soit un peu plus élevée. Toutefois, en dehors de l'Argentine, du Brésil, de l'Indonésie et de l'Arabie saoudite, « dans tous les autres pays, ce sont les denrées alimentaires et l'énergie qui ont poussé à la hausse les prix à la consommation », souligne Morgan Stanley. Un diagnostic que partagent les économistes de Goldman Sachs. Malgré des prévisions de croissance supérieures au consensus ? l'économie mondiale croîtrait de 4,6 % en 2011 et de 4,8 % en 2012 ?, l'inflation ne dépasserait pas 1,5 % dans les pays développés en 2011 et 1,4 % en 2012. Dans les Bric, elle se maintiendrait autour de 5,3 % l'an prochain, avant de retomber à 4,4 % l'année suivante.
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