La classe moyenne, qui compte aujourd'hui près de 100 millions de Brésiliens, soit la moitié de la population (contre 37,3 % en 2003), s'est découvert une nouvelle passion : la consommation - même si elle est à crédit... En huit ans, le nombre de cartes en circulation est passé à 153,4 millions, trois fois plus qu'en 2003. Quant aux crédits à la consommation, ils ont été multipliés par cinq, équivalant à un montant de 332,8 milliards d'euros. Mais alors que le taux d'endettement des ménages s'inscrit à 18 %, les retards de paiement des crédits (consommation, auto...) bondissent aussi : en novembre, ils ont grimpé de 23 %. Au point que les autorités commencent à s'inquiéter d'une vague de défauts en 2011. Si, à l'occasion de sa dernière intervention radiophonique, le président Lula a encouragé ses concitoyens à consommer, il les a également enjoints à « ne pas passer 2011 à simplement rembourser ce qui a été acheté en 2010 ». Et cela d'autant qu'un problème, isolé, selon la banque centrale, a récemment envoyé un signal d'alarme. Une petite banque, la Panamericano, s'est retrouvée étranglée par un taux de défaut de 20 % sur son portefeuille de prêts aux particuliers, apparemment en raison de fraudes. Son cours de Bourse s'est effondré, et l'établissement n'a dû son salut qu'à un emprunt de 1,5 milliard de dollars. Calmer les banquesDans la foulée, la banque centrale a augmenté le taux de réserves obligatoires des banques, notamment pour celles octroyant des crédits à la consommation étalés sur 24 à 60 mois. Son but ? Refroidir l'ardeur des banques à prêter et à maintenir l'inflation sous contrôle. Reste que, « compte tenu de conditions économiques stables et favorables », l'agence de notation Moody's prévient que « davantage de crédits seront vraisemblablement accordés à des personnes n'ayant jamais emprunté auparavant. Cette expérience limitée de l'endettement rend ces prêts risqués », conclut-elle.Éric Chalmet, avec L. J. B.

latribune.fr

02 Jan 2011, 23:20

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