Prisma Presse prépare des lancements « pionniers »

Rolf Heinz a pris les rênes de Prisma Presse à un moment délicat. Le premier groupe de presse magazine français, en termes d'exemplaires, n'a pas été épargné par la crise du marché publicitaire. Son chiffre d'affaires en baisse, pour la troisième année consécutive, devrait avoisiner les 550 millions d'euros en 2009 pour un résultat opérationnel d'environ 20 millions d'euros (37 millions en 2008).Arrivé il y a maintenant quatre mois, Rolf Heinz, germano-hispanique de 43 ans, est un pur produit Grüner und Jahr, la filiale presse de Bertelsmann et maison mère de Prisma Presse. Grâce à ses titres forts (« Voici », « Capital », « Géo », « Prima »...), Prisma truste 25 % du marché de la presse magazine et vend 270 millions de journaux par an. Rolf Heinz a remplacé Fabrice Boé, qui, malgré un bilan économique honorable, a été poussé vers la porte, Bertelsmann lui reprochant un climat social de plus en plus tendu.En 2009, le marché de la presse magazine a baissé de 7,5 % tandis que le chiffre d'affaires publicitaire net chutait de 18 %. Pour 2010, l'objectif imposé par la maison mère de maintenir le chiffre d'affaires et le résultat paraît ambitieux tant le marché publicitaire reste tendu.développer les synergies« Il nous faut trouver un nouveau modèle de croissance rentable, redevenir pionnier dans un marché de la presse magazine qui n'a plus le même potentiel, la même dimension », explique Rolf Heinz. Pour mener à bien son objectif, il annonce pouvoir s'appuyer « sur un groupe à la créativité exceptionnelle et doté de marques très puissantes ». Et pour réduire les coûts, Rolf Heinz veut développer les synergies au sein du groupe, comme rapprocher le pôle économie (« Capital », « Management ») du pôle découvertes (« Géo », « Ça m'intéresse »...) qui ont désormais comme éditeur commun Martin Trautman, un de ses proches. Le président de Prisma, qui raconte avoir déjà reçu de nombreux projets en à peine quatre mois de gouvernance, envisage déjà de nouveaux lancements « pionners », au plus tard en 2011.De nouveaux titres, déclinaisons de marques existantes du groupe, pourraient voir le jour dès cette année. Rolf Heinz entend également intensifier la diversification qui génère 10 % du chiffre d'affaires. Outre les licences (édition de livres notamment), Prisma s'est développé dans l'édition pour compte de tiers en réalisant par exemple le magazine de Canal Plus ou celui d'Air France. Il gère par ailleurs la publicité de groupe comme Bayard, Milan ou Axel Springer France.Côté numérique (6 % du chiffre d'affaires publicitaire), Prisma Presse revendique la place de numéro un en France de la presse magazine avec 10 millions de pages vues. Mais il avoue que le défi « de monétiser cette audience » n'a toujours pas été relevé.Enfin, Rolf Heinz dément catégoriquement la vente de « VSD ». Certes le titre n'a jamais gagné d'argent et en quatorze ans, il a coûté 70 millions d'euros à Prisma, mais « VSD est une marque formidable avec un fort potentiel ».Sandrine Bajo
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