Des coupes budgétaires inévitables

En 2006, la dette britannique était de 43 % du PIB. Cette année, elle atteindra 80 %. Ces deux statistiques résument à elles seules la crise budgétaire du Royaume-Uni. Le déficit dépassera 12 % du PIB en 2010, pour la deuxième année consécutive. Malheureusement pour le prochain gouvernement, le retour de la croissance sera insuffisant pour résoudre le problème. Le Royaume-Uni a été le dernier pays du G20 à sortir de la crise, au quatrième trimestre 2009, et la croissance ne devrait pas dépasser 1 % cette année. La seule solution est donc de tailler dans les dépenses budgétaires. Un diagnostic sur lequel travaillistes et conservateurs sont paradoxalement d'accord. Leur vraie différence est la date à laquelle il faudra commencer à pratiquer la rigueur.serrage de ceinture Les conservateurs veulent passer des mesures d'urgence dans les cinquante jours suivant leur arrivée au pouvoir. Gordon Brown estime, lui, que cela étoufferait la croissance et qu'il est préférable d'attendre l'année prochaine. Cependant, même cette divergence de calendrier n'est pas si importante qu'il y paraît. Les conservateurs promettent de ne pas aller trop loin dans la rigueur la première année. Leurs seuls engagements clairs - baisse des allocations familiales des familles les plus riches, gel d'un an des salaires des fonctionnaires (sauf les bas salaires), âge de la retraite passant de 65 ans à 66 ans - ne feront économiser que quelques milliards (autour de 7 milliards d'euros), soit une goutte d'eau par rapport à l'ampleur du déficit (200 milliards d'euros).Quant à Gordon Brown et son ministre des Finances, Alistair Darling, s'ils restent très flous sur la façon de s'y prendre, ils se sont engagés à réduire de moitié le déficit en quatre ans. La seule vraie différence est qu'ils préfèrent commencer le serrage de ceinture l'année prochaine. Mais quel que soit le vainqueur des élections, les Britanniques ne doivent pas se faire d'illusions : l'heure de la rigueur a sonné. Éric Albert, à Londre
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