Les femmes africaines font leur sommet au Kenya

« Si Lehman Brothers s'était appelés "Lehman Sisters", je ne suis pas sûr que nous aurions connu une crise financière mondiale d'une telle ampleur. ». Lancée en guise de boutade à l'ouverture du premier sommet économique des femmes africaines, cette remarque du président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, dénote la nécessité d'inclure, désormais, les femmes dans les décisions visant à réformer le système financier international. « Jusqu'à présent, il faut bien le reconnaitre, les banques et les institutions financières ont hésité à investir sur des femmes alors qu'elles représentent un marché potentiel extraordinaire en tant que consommatrices mais aussi productrices», a-t-il ajouté. Escouade de jeunes financièresOrganisé conjointement par la BAD et le réseau « New Faces, New Voices » (NFNV) créé par Graça Machel, veuve du premier président mozambicain Samora Machel et épouse de Nelson Mandela, ce sommet a réuni du 19 au 20 mars à Nairobi, en plus d'une escouade de jeunes financières sud africaines mobilisées par NFNV, une centaine de chefs d'entreprises femmes venant de tout le continent ainsi que des leaders est-africains du monde de la finance et des instances de régulation. « Nous sommes ici pour démontrer, avec des données concrètes, que l'investissement sur les femmes apporte des bénéfices socio-économiques qui peuvent aider l'Afrique à affronter les défis pour son développement », a martelé Graça Machel.De fait, selon une étude réalisée par la société sud africaine FinMark Trust, les femmes remboursent beaucoup mieux leurs dettes que les hommes quand elles bénéficient d'un emprunt ce qui est rarement le cas, hormis dans les réseaux de micro finance. Lorsqu'elles parviennent à générer des revenus, elles consacrent aussi davantage leurs ressources aux dépenses d'éducation, de santé ainsi qu'au bien être de leurs familles. « Stricte parité »Enfin, les entreprises administrées par des femmes ou comptant un nombre plus élevé de femmes aux postes d'encadrement « sont les plus performantes », conclut l'étude. Battant sa coulpe, le président de la BAD a promis de faire passer l'effectif de femmes dans son équipe dirigeante de 20% actuellement à 33% d'ici à 2012. Il a aussi annoncé qu'il assurerait une « stricte parité » en ce qui concerne les garanties que le nouveau Fonds africain pour la jeunesse qu'il est entrain de mettre en place devrait pouvoir accorder d'ici à juillet 2010. Doté initialement de 400 millions de dollars (financés par par la BAD et le Danemark, ce fonds devrait atteindre le "milliard de dollars" sitôt le tour de table auprès des bailleurs de fonds terminé, a-t-il précisé.
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