Déception. Le troisième groupe pétrolier européen a signé vendredi la deuxième plus forte baisse du CAC 40. Malgré la publication d'un résultat net en hausse de 14 %, à 2,6 milliards d'euros pour le premier trimestre 2010, le titre Total a perdu 2,55 %. « Ses concurrents viennent tous d'annoncer des bénéfices supérieurs de 15 % à 20 % au consensus, tandis que Total se situe en ligne avec les attentes », décrypte un analyste parisien. Le retour de la croissance de la production, associée à un prix du baril qui a bondi de 72 % (pour le brent) par rapport au premier trimestre 2009, a permis aux compagnies pétrolières d'arborer des bénéfices en très forte hausse. Les européennes Shell et BP ont ainsi vu leurs profits nets grimper respectivement de 57 % et 135 %. Celui de l'américain Exxon a progressé de 38 % et son compatriote Chevron a vu le sien multiplié par 2,5. « Nous ne voyons pas la même belle performance que les autres majors, mais Total a mieux résisté à la crise donc rebondit moins », nuance Chicuong Dang, chez KBL Richelieu Gestion. Comme ses concurrents, Total a renoué avec la croissance de sa production : elle augmente de 4,5 % au premier trimestre par rapport à l'an dernier, contre une baisse de 3 % en 2009. Exxon et Chevron annoncent la même progression, tandis qu'elle s'établit à 6 % pour Shell. Et cette croissance « devrait se poursuivre en 2010 », affirme Christophe de Margerie, le patron de Total. Si, dans l'amont, le résultat opérationnel bondit de 33 % (à 1,9 milliard d'euros), celui du raffinage chute de 74 % (à 155 millions), « pénalisé par des conditions d'approvisionnement et de distribution nettement moins favorables ». Pourtant la marge brute du secteur en Europe est stable. Les volumes traités ont baissé de 11 % en raison de la fermeture de deux unités, dont celle de Dunkerque. La chimie a renoué avec les bénéfices opérationnels (à 157 millions d'euros). M.-C. L.

latribune.fr

02 Mai 2010, 23:19

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