Richemont ouvre son propre canal vers Internet

Jusqu'à maintenant, les maisons de Richemont étaient plutôt rétives à la vente en ligne. D'une part parce que les montres et bijoux de Cartier, Van Cleef, Jaeger Lecoultre et autres Piaget coûtent très cher et s'accompagnent d'une expérience d'achat en magasin. D'autre part ces objets de luxe sont vendus pour partie via des détaillants exclusifs qu'il est difficile de court-circuiter. « Le web s'adresse à tous, alors que j'ai garanti l'exclusivité à quelques partenaires », nous expliquait le patron d'une des maisons. Seule la plus grande marque, Cartier, se mouille aujourd'hui les doigts de pieds sur la toile, depuis fin mars 2010 aux États-Unis et depuis mai 2008 au Japon. Entrée remarquéeMais pour ne pas rester plus longtemps en dehors de ce canal d'avenir (les ventes en ligne ont progressé de plus de 20 % en 2009 et le luxe pourrait y atteindre sept milliards d'euros en 2011, selon une étude Precepta), Richemont fait une entrée remarquée sur le net en rachetant 93 % du site britannique de ventes en ligne, Net-à-Porter, qui le valorise 395 millions d'euros. Fondé en 2000 par Natalie Massenet, ce site où l'on trouve robes, chaussures ou bijoux de grands créateurs, affiche un chiffre d'affaires de 143 millions d'euros pour un résultat avant impôt d'environ 10 millions. Même si la direction de Richemont affirme pour le moment ne pas toucher à l'indépendance de cette nouvelle pépite et ne pas vouloir s'en servir pour vendre les produits du groupe, Net-à-Porter lui offre tout de même un nouvel outil clef en main, avec notamment un fichier client qualifié et un vecteur de communication haut de gamme vers les internautes. De quoi se lancer plus rapidement quand les sites de chaque maison seront prêts. D'autres groupes ont hésité moins longtemps. Bell & Ross a ouvert sa e-boutique le 1er décembre 2009. « Les achats de montre s'y font pour un tiers hors des horaires d'ouverture de boutique », explique-t-on chez ce fabricants. Mauboussin s'est aussi lancé cette semaine, après Boucheron (PPR), le pionnier, dès 2007. Sophie Lécluse
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