L'Allemagne salue le "non" de la BCE à une licence bancaire pour le MES

Le ministre de l\'Economie allemand Philip Rössler a salué les déclarations du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi disant que le fonds d\'urgence européen ne pouvait, selon les traités européens, obtenir une licence bancaire. L\'Italie et la France prônent l\'octroi d\'une licence bancaire au Mécanisme européen de stabilité financière (MES) -le fonds de secours appelé à remplacer l\'actuel FESF- afin d\'accroître sa puissance financière et de lui permettre d\'intervenir si nécessaire sur les marchés obligataires de façon convaincante. Mais un avis juridique rendu par la BCE en mars 2011 a exclu une telle mesure.L\'Allemagne, premier bailleur de fonds et première économie de la zone euro, dit depuis longtemps que l\'octroi d\'une licence bancaire au MES était juridiquement inacceptable dans le sens où cela aboutirait de fait au financement des déficits des Etats par la BCE. Berlin est également d\'avis qu\'une telle mesure amoindrirait la pression sur des pays très endettés comme l\'Espagne et l\'Italie pour qu\'ils réforment leurs économies afin d\'être plus compétitifs.\"La politique monétaire ne peut remplacer les efforts des pays eux-mêmes dans les domaines économiques et financiers et, pour cette raison, elle ne peut représenter une résolution durable de la crise\", a dit Philipp Rössler, premier membre du gouvernement allemand à réagir à la décision de la BCE et aux déclarations de Mario Draghi. \"De ce point de vue, il est important que Mario Draghi ait conforté la position de l\'Allemagne qui consiste à dire qu\'un refinancement du MES via la BCE est, d\'un point de vue de la BCE, impossible\", déclare-t-il dans un bref communiqué. \"Je suis totalement d\'accord avec Mario Draghi disant qu\'une politique résolue de consolidation budgétaire et de réformes à un niveau national (...) est essentielle pour calmer les marchés de la dette\", a ajouté Philipp Rössler.Mario Draghi a déclaré que la BCE se préparait à racheter des obligations souveraines italiennes et espagnoles sur le marché mais elle ne le fera qu\'une fois que les gouvernements de la zone euro auront permis aux fonds de sauvetage de la région d\'en faire de même. Le président de la BCE a en outre souligné que l\'octroi d\'une licence bancaire au MES, qui lui permettrait de participer aux opérations de financement de la BCE et accroîtrait ainsi sa puissance de frappe sur les marchés, serait contraire aux traités européens. Philip Rössler n\'a pas commenté la décision de la BCE de reprendre des rachats d\'actifs. Mario Draghi a également dit que Jens Weidmann, le gouverneur de la banque centrale allemande, avait exprimé des réserves concernant les rachats de dette et que des efforts supplémentaires seraient nécessaires pour persuader la Bundesbank de soutenir une telle initiative.
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