Les Indiennes, futures grandes gagnantes du marché de l'emploi

Il y a quelques jours, Sheila Dikshit, Premier ministre du territoire du Delhi, inaugurait le centre de formation ouvert par Bharti et Walmart à New Delhi. Les deux poids lourds de la distribution ont besoin de main-d'oeuvre. Caissières et conseillères en produits seront sans doute à l'honneur. Selon un récent rapport publié par Goldman Stachs, les femmes devraient être nombreuses à émerger sur la scène économique indienne. Car à 33% actuellement, le taux d'activité féminin reste l'un des plus faibles d'Asie. Tandis que l'économie de l'Inde repose aujourd'hui essentiellement sur une main-d'oeuvre masculine, plusieurs données laissent espérer une progression des femmes dans cette société de castes, selon Goldman Sachs. En premier lieu, l'éducation : alors que plus de 90 % des femmes sont alphabétisées en Chine ou au Brésil, 88 % seulement des femmes indiennes étaient scolarisées en 2007 (contre 70 % à l'être en 2000). Leur taux d'alphabétisation, qui a grimpé de 38 % à 52 % sur la même période, reste comparativement faible. De plus, une nouvelle loi, garantissant le droit à l'éducation pour tous (de 6 à 14 ans) et gravée dans la Constitution, est entrée en vigueur le 1er avril dernier. Elle devrait de fait favoriser l'éducation des filles. embauchesEnfin, avec une solide performance ces dernières années, le secteur des services offre de plus en plus de perspectives d'embauche pour les femmes, de même que celui de l'éducation, la santé ou encore la finance. À cela s'ajoute l'amélioration de la qualité de l'information sur les moyens de contraception, qui devrait aider les femmes à mieux s'insérer sur le marché du travail. Déjà, l'évolution de la natalité se fait sentir : la moyenne d'enfants par femme est tombée à près de 3, contre près du double il y a 50 ans. L'arrivée sur le marché du travail des femmes de 20 à 29 ans est d'ailleurs en nette progression, tandis que le nombre de très jeunes filles, pour ne pas dire de fillettes au travail, diminue. L'une des explications de ce deuxième phénomène tient à la mutation des campagnes. Alors qu'elles se vident, l'un des défis de l'Inde consistera à former cette nouvelle main d'oeuvre pour l'adapter aux emplois industriels et autres. Selon les prévisions, 40 millions d'emplois seront créés dans l'industrie et les services - soit 40 % de tous les postes créés, sur les dix ans à venir. Et près de 300 millions d'Indiens pourraient migrer vers les villes d'ici à 2030, pour atteindre les 640 millions en 2050. Alors que la population indienne dépasse déjà le milliard, les économistes préviennent : le potentiel de croissance de la population n'en est pas moins limité. À horizon de 20 à 30 ans, il refluera, sous l'effet d'un nombre de naissances moindre. Le pays doit donc tirer parti dès maintenant de cette nouvelle main d'oeuvre - dont près de 60% a moins de 30 ans - qui s'offre à lui. Si c'est le cas, le taux de croissance de son PIB, à 8,6 % au premier trimestre 2010, pourrait égaler, voire dépasser celui de la Chine (plus de 10%).
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