Le virage de l'économie chinoise vers une économie soutenue par la demande interne est de bon augure pour le marché actions de l'ancien empire du milieu. L'appréciation du yuan, les récentes augmentations de salaires concédées par les entreprises à Shenzhen - qui servent maintenant d'exemple à la nation - affichent la volonté chinoise de changer son mode de fonctionnement : « L'ère des salaires de misère devrait se terminer en Chine » indique Victoria Mio, gérant du fonds Robeco Chinese Equities. Besoins gigantesques L'augmentation des rémunérations a pour conséquence directe de stimuler le pouvoir d'achat des ménages chinois, et ainsi de doper le chiffre d'affaires des entreprises de consommation et de services qui ciblent les classes moyennes. Ces sociétés « devraient être les grandes gagnantes des marchés d'actions pour les prochaines années », explique Victoria Mio. Des groupes de prêt-à-porter comme Daphne et Bosideng, qui ont respectivement gagné 11,90 % et 12,95 % en Bourse depuis le début de l'année - surperformant le SSE composite de Shanghai qui a perdu 18,45 % tout comme le Hang Seng Index de Hong Kong avec un recul de 2,10 % -, tireront leur épingle du jeu. Idem pour le fournisseur de chauffages et de machines à laver Haier Electronics (+ 6,9 %). L'impact de l'augmentation des salaires, conjugué à la hausse des coûts des matériaux de base obligera les entreprises à améliorer leur efficacité. Les fournisseurs de services et de nouvelles technologies devraient donc être sollicités et devenir les autres valeurs phares de ces prochaines années. Kingdee International Software Group, un fournisseur de logiciels de gestion d'entreprise en est un bon exemple. Le groupe a gagné... 91 % depuis le 1er janvier. Enfin, les besoins en énergie gigantesque de Pékin couplés à la volonté de diminuer les émissions néfastes à l'environnement devraient profiter aux entreprises développeurs d'énergie alternatives (Kunlun Energy, China Oil and Gas et China High Speed). Ces énergies « devraient être un thème d'investissement majeur pour les 5 à 10 prochaines années. » explique Mme Mio. Les sociétés fortement endettées ou qui ont des coûts en devises étrangères devraient de leur côté bénéficier de l'appréciation du yuan. Parmi elles : les sociétés aériennes, les entreprises de pâte à papier et les raffineries. D'autres groupes souffriront en revanche des nouvelles réformes. Le retrait des mesures de stimulations fiscales et monétaires en 2010 et 2011 impactera les secteurs de l'automobile, de l'immobilier, les infrastructures, les métaux et les mines. Mathias Thépot

latribune.fr

02 Août 2010, 23:24

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