Les PME prisent peu la fiscalité écologique

Les dirigeants de PME-PMI franciliennes du secteur de la construction sont les plus dubitatifs au regard de la fiscalité verte. Selon l'enquête que vient de réaliser l'institut Médiamétrie pour le compte de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP), seulement 20 % d'entre eux se déclarent favorables à la création de la taxe carbone contre 74 % qui la rejettent (5 % déclarent « ne pas la connaître »). Les chefs d'entreprise des secteurs de l'industrie, du commerce et des services y sont à peine moins opposés. Dans l'industrie, 54 % y sont défavorables contre 35 % affirmant en être partisans (5 % sans opinion). Dans le commerce et les services, les opposants à la taxe verte mise en place début 2010, représentent respectivement 56 % et 49 % des dirigeants interrogés.engagement financierGlobalement donc, la fiscalité écologique n'a guère l'heur de plaire aux chefs d'entreprise. Mais ils s'y préparent. Interrogés sur les moyens qu'ils envisagent afin de réduire au mieux leur facture verte, 66 % des dirigeants de PME-PMI se prononcent pour la mise en ?uvre d'une politique d'économies d'énergie et 57 % d'entre eux s'apprêtent à mettre en place des mesures de sensibilisation et de mobilisation de leurs salariés. Ces réponses raviront les initiateurs de la taxe carbone dont l'objectif premier est en effet d'inciter à l'abaissement des consommations énergétiques.Mais, comme le note l'étude, ces mesures, dont les effets peuvent être certes « rapides », constituent néanmoins « un faible engagement, notamment financier » de la part des PME. On verra par ailleurs dans les fortes réticences des PME de la construction une conséquence des nouvelles législations. Les lois dites Grenelle 1 et 2, votées récemment, ont en effet particulièrement ciblé ce secteur et singulièrement durci les textes réglementaires qui encadrent la construction afin de rendre ce secteur moins énergivore.En dépit des oppositions fiscales, l'enquête permet de faire ressortir que la notion de développement durable s'ancre désormais de façon profonde dans les consciences puisque 70 % des chefs d'entreprise déclarent en connaître les tenants et les aboutissants. Mais connaissance ne rime pas nécessairement avec action. Seule une courte majorité de PME (56 %) admettent « prendre en compte le développement durable » dans leur activité. Avec une explication à la clef : « la violence de la crise économique [?] n'est certainement pas sans effet sur leur implication dans une stratégie de long terme telle que le développement durable », relèvent les auteurs de l'enquête.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.