Pékin défend âprement son industrie nationale

commerceMalgré la multiplication des signaux économiques positifs, la Chine ne semble pas encore rassurée sur la solidité de sa reprise. Certes, l'activité industrielle poursuit son redressement, comme en témoigne l'indice HSBC des directeurs d'achat (PMI) qui a atteint son plus haut niveau en dix-huit mois, à 55,4 %, en octobre. Mais dans le même temps, les dirigeants sont « pleinement conscients que la reprise n'est pas encore solide en raison de nombreuses incertitudes chez nous et hors de Chine », a admis Li Dongrong, vice-président de la banque centrale chinoise, en pensant notamment à l'évolution de la demande internationale dont dépend étroitement la Chine.La nervosité des maîtres de Pékin a pris toute sa dimension ces derniers jours avec la décision du régime populaire d'instaurer des droits antidumping sur les importations de produits chimiques (acide adipique), entrant dans la fabrication de nylon, en provenance des États-Unis, d'Europe et de Corée du Sud. Ces taxes, appliquées depuis hier, s'étageront de 5 % à 35,4 % sur une période de cinq ans, a indiqué le ministre du Commerce, Chen Deming. Il reproche aux pays concernés de vendre leurs produits en dessous des prix de marché en Chine, ce qui menace l'industrie nationale.suspicion généraliséeLa question commerciale est devenue ultrasensible dans le contexte de la crise et d'une suspicion généralisée de velléités protectionnistes de la part de différents États. Nombre d'experts s'attendent à ce que les mesures antidumping se multiplient avec la montée du chômage dans la plupart des grandes puissances économiques. Les États-Unis y ont eux-mêmes recouru en septembre contre les pneus chinois dont les exportations prennent des proportions inquiétantes.Le commerce sera au centre de la visite en Chine mi-novembre du président des états-Unis, Barack Obama. Les échanges entre les deux pays n'ont cessé de croître ces dernières années au point qu'ils sont devenus les deuxièmes plus importants partenaires commerciaux l'un de l'autre. Mais les relations sont déséquilibrées, la Chine affichant un excédent de 147 milliards de dollars. Pour apaiser les tensions, les négociateurs chinois et américains sont parvenus à un compromis la semaine dernière réduisant les droits de douane sur différents produits litigieux allant de l'agriculture aux technologies. Ainsi, les exportations de porcs américains vont reprendre après un coup d'arrêt en mai lié à la grippe H1N1. En contrepartie, Washington a levé un embargo vieux de six ans sur les poulets chinois.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.