La Banque centrale de Hong Kong obtient l'aval de Pékin pour investir en yuans

L'Autorité monétaire de Hong Kong a rejoint le cercle encore fermé des investisseurs habilités à investir en yuans en Chine. Tout comme certains fonds souverains, ceux de Singapour et d'Abu Dhabi par exemple, la Banque centrale de cette province chinoise s'est en effet vu attribuer par Pékin la licence QFII (Qualified Foreign Institutionnal Investor) en vue de pouvoir diversifier ses réserves en achetant des actifs en yuans. « Le fait que la Banque centrale de Hong Kong se tourne vers la Chine n'a rien de surprenant », explique un gérant français présent sur place. « Ses réserves sont telles (266 milliards de dollars) qu'elle peine aujourd'hui à les déployer », ajoute-t-il, avant d'ajouter : « le marché chinois, où les émissions augmentent peut donc constituer une belle alternative ». Une alternative d'autant plus intéressante qu'aujourd'hui les marchés occidentaux sur lesquels la banque centrale de Hong Kong est fortement exposée, présentent moins d'intérêt. « Ces marchés présentent des risques en terme de dette souveraine et les produits ne rapportent plus grand chose », poursuit cet expert. Selon certains stratèges, la part des actifs en yuans pourrait vraisemblablement représenter 5 à 10 % du portefeuille de l'Autorité monétaire d'ici les six prochains mois. Même si Pékin n'a pas donné de détails sur les montants qui pourront être alloués à ces investissements.Quant aux produits ciblés, il pourrait essentiellement s'agir de produits de taux. « L' Autorité monétaire a un style de management assez conservateur », rappelle le stratège du Crédit Agricolegricole CIB à Hong Kong. L'augmentation des taux en Chine conjuguée à l'effet devise plaident en effet pour que la priorité soit donnée à ce type de placement. Nouveau ballon d'essai dans l'internationalisation du yuan, cette initiative devrait permettre un état des lieux plus poussé sur la demande pour le renminbi (RMB). En d'autres termes, « plus les flux seront importants, plus la visibilité sur la valeur du yuan sera forte », surenchérit le gérant français. Au cours des derniers mois, le phénomène a d'ores et déjà pris de l'ampleur. Au troisième trimestre, à fin septembre, les accords commerciaux réalisés en yuans ont, selon des chiffres publiés hier par Pékin, été presque multipliés par trois, atteignant 126,5 milliards de yuans (18,9 milliards de dollars) contre 48,7 trois mois plus tôt. Les montants des dépôts en yuans au sein des banques hongkongaises progressent également très vite. En six mois, ils ont plus que doublé pour atteindre 149 milliards de yuans (22 milliards de dollars) à fin septembre. Un montant qui, selon certaines banques d'affaires, pourrait atteindre 200 milliards de yuans à la fin de l'année, puis 500 milliards de yuans fin 2011.Marjorie Bertouille
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