Emplois, salaires : l'optimisme allemand fait exception

L'année 2011 débute outre-Rhin sous le signe de l'optimisme. Selon un sondage du cabinet Ernst & Young publié par le quotidien « Die Welt », les Allemands abordent avec espoir la nouvelle année : seulement 11 % des personnes interrogées craignent encore de perdre leur emploi (contre 20 % l'an dernier). Les Allemands sont donc à nouveau confiants. La forte croissance économique (de 3,5 % à 4 % pour l'an passé) n'y a pas peu contribué. Mais ce qui rend les Allemands très optimistes, ce sont également les perspectives d'emploi et de salaires. « En 2011, on devrait connaître la première hausse réelle des salaires depuis longtemps », souligne ainsi l'auteur de l'étude, Thomas Harms. Une attente confirmée par la ministre fédérale de l'Emploi, Ursula von der Leyen, qui se dit « absolument convaincue que les salaires vont monter sensiblement cette année ». Après des années de vaches maigres au nom de la lutte pour la compétitivité du pays, les Allemands veulent désormais profiter de l'essor économique de leur pays, à la différence des années 2006-2008, où les salaires avaient à peine rattrapé leurs retards sur l'inflation des années précédentes. Cette fois, les syndicats réclament des hausses de plus de 6 % que soutiendraient 64 % des Allemands selon un sondage. Le patronat va donc devoir compter avec cette envie. Dieter Hundt, le président de la fédération des employeurs, la BdA, appelle à la prudence : « La croissance n'a pas encore atteint toutes les branches ni toutes les entreprises : je mets donc en garde contre des exigences trop élevées. » Mais la reprise du marché du travail joue en défaveur des employeurs.Pénurie d'emploiUrsula von der Leyen voit d'ailleurs dans le recul du chômage le premier soutien aux hausses de salaires. « La menace d'une masse d'autres candidats à un emploi fonctionne de plus en plus rarement » pour faire pression sur la rémunération, explique-t-elle. Il est vrai que 2010 a été l'année de la reprise de l'emploi. Le nombre d'Allemands ayant un emploi a atteint un nouveau record en 2010 à 40,37 millions, soit 197.000 de plus qu'en 2009, selon l'Institut fédéral des statistiques, Destatis. Selon les instituts IfW et Ifo, la tendance devrait se poursuivre en 2011. Dans certains métiers techniques, on craint la pénurie : les salaires pourraient donc servir d'argument pour attirer les candidats. De quoi encore alimenter l'optimisme ambiant outre-Rhin.
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