CellProthera régénère le muscle cardiaque

« Nous proposons un traitement de rupture ». Philippe Hénon, le directeur de l'Institut de recherche en hématologie et en transplantation à Mulhouse (Haut-Rhin), est formel : les victimes d'un infarctus du myocarde bénéficieront bientôt d'une prise en charge totalement innovante en termes médicaux, sans greffe ni opération lourde. CellProthera, la société qu'il préside depuis avril 2009, a mis au point un automate d'expansion cellulaire qui produira des greffons à partir d'une simple prise de sang. Après dix jours de culture, les cellules souches réinjectées par voie artérielle iront régénérer le muscle cardiaque et les vaisseaux sanguins dans la zone lésée.« Les premiers essais cliniques donnent de bons résultats thérapeutiques, annonce Philippe Hénon. Le « business model » de CellProthera repose sur l'automatisation de la culture des cellules. Nous vendrons les automates et fournirons des kits de traitement à usage unique. » Une clinique, un hôpital ou un laboratoire pourront s'équiper pour environ 30.000 euros. Chaque kit, dédié à un patient, sera ensuite facturé 12.000 euros. Trois prototypes de cet automate fourni par Bertin Technologies à Montigny-le- Bretonneux (Yvelines) supporteront les essais cliniques en phases II et III, prévus ces deux prochaines années à Mulhouse, à Paris et aux États-Unis.Tours de tablePour financer les évaluations sur 50 à 60 patients, CellProthera prépare une levée de fonds estimée à 4 millions d'euros auprès d'investisseurs privés. En 2009, un premier tour de table (1,6 million d'euros) avait réuni le fonds régional Alsace Création, la Sodiv, fonds de diversification du Bassin potassique, l'association Alsace Business Angels et la financière Bendelé. Un troisième tour est déjà prévu pour 10 millions d'euros en 2012, en attendant les autorisations de mise sur le marché en Europe et aux États-Unis.« L'échéance commerciale est fixée en 2014 », annonce Jean-Claude Jelsch, directeur opérationnel de CellProthera. La société table sur un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros après trois années pleines d'activité, soit en 2017. Concentrée sur l'ingénierie de son projet, elle ne compte pas étoffer ses équipes au-delà de 20 salariés : la production des automates et des kits restera sous-traitée. Sur les marchés visés en priorité, en Europe, aux États-Unis et au Japon, la fraction de patients « éligible » au traitement de CellProthera représente, selon Philippe Hénon, 1 million de cas par an.Olivier Mirguet, à Strasbourg
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