Les prix des péages ne tiennent pas la route

Excès de vitesse pour les tarifs autoroutiers. Alors que les prix, comme chaque année, viennent d'augmenter au 1er février de 2,1% en moyenne, une enquête de l'association 40 millions d'automobilistes publiée vendredi dans Le Parisien, pointe du doigt des pratiques guère orthodoxes. Selon Laurent Hecquert, ex délégué général de l'association et fondateur du club de réflexion et d'action Automobilité & Avenir, ces tarifs sont en effet "opaques et injustes"."C'est du racket"Tout d'abord, Laurent Hecquet dénonce la disparité des prix sur le territoire national. Par exemple, il faut débourser 21,60 euros sur l'A65 pour les 150km séparant Pau et Langon, contre 7,40 euros pour les 100 km reliant Melun et Troyes sur l'A5. Soit un écart qui va (ici) du simple au triple. Et ces différences de tarifs se sont même accrues. Ce qui pousse l'auteur à évoquer "de véritables inégalités entre usagers". Celui-ci va même jusqu'à comparer les automobilistes - loin d'être des "clients consentants" - à des "otages rackettés".Des bénéfices qui s'envolentLe rapport dénonce ensuite une hausse tarifaire systématiquement supérieure à l'inflation "sans qu'aucune amélioration notable du service ne le justifie". De leur côté, les autoroutes se défendent en évoquant les travaux de modernisation et d'entretien du réseau prévus en 2013 pour un montant de 1,9 milliard d'euros. Mais le rapport fustige des recettes croissantes tirées par les sociétés concessionnaires dont les charges, elles, stagnent. Par conséquent celles-ci empochent de jolis bénéfices, à l'instar de ceux d'ASF (Autoroutes du Sud de la France) qui auraient bondi de près de 78% en six ans. Tandis que ceux d'APRR (Autoroute Paris-Rhin-Rhône) ont augmenté de 103%.Seuls 15% sont consacrés aux frais de fonctionnementUn juteux business donc, conclut le rapport, et dont les recettes se répartissent de façon inégale. Seuls 15% sont ainsi consacrés aux frais de fontionnement, 40% vont dans les poches de l'Etat, et enfin les 45% restants servent aux dividendes des actionnaires ainsi qu'au remboursement des prêts bancaires contractés au moment de la privatisation.Enfin, en décembre dernier, le quotidien relevait que les tarifs autoroutiers avaient augmenté de 11% en cinq ans. 
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