« On s'attendait à pire. » Au sortir du comité d'entreprise extraordinaire qui leur a appris la réorganisation du groupe ce mercredi, les syndicats français de Pfizer se disaient soulagés mais attentifs. « Mes calculs font état de 113 suppressions de postes. Reste à savoir si les gens en sureffectifs dans certaines catégories d'emplois pourront aller vers celles où se trouvent des postes vacants », indique Bruno Devouge, délégué FO. Les syndicats s'inquiètent surtout de la fermeture prévue du siège de la santé animale de Wyeth, Fort Dodge, à Tours. « Il emploie 59 personnes dont une vingtaine de commerciaux sédentaires », souligne Bruno Devouge. « Après l'énorme plan de restructuration qui a touché les visiteurs médicaux en santé humaine chez Pfizer en 2009 [800 postes supprimés, Ndlr], il est logique que la santé animale soit concernée », souligne Pascal Gomès, délégué central CFDT. Les salariés s'interrogent aussi sur le « plan ciblé de départs volontaires » évoqué par la direction. « Le plan de l'an dernier comprenait des conditions de départs très avantageuses. La direction veut éviter une nouvelle hémorragie », analyse-t-on en interne. Certains craignent de nouvelles coupes sombres dans la visite médicale dès 2011. « Nous allons perdre le brevet du Tahor en 2011 et celui de l'Effexor cette année », rappelle Bruno Devouge.faire des économiesAu niveau mondial, Pfizer a réalisé en 2009 un bénéfice net en hausse de 7 % (8,6 milliards de dollars), inférieur aux attentes, et revu à la baisse sa prévision de ventes pour 2012 (66 à 68,5 milliards). Le premier labo mondial veut économiser 4 à 5 milliards entre 2008 et 2012. Il a déjà supprimé en toute discrétion 4.200 postes dans le monde, sur un objectif de 19.000 annoncé lors du rachat de Wyeth. A. T.

latribune.fr

03 Févr 2010, 23:46

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