On pensait la hache de guerre enterrée entre Jacquet Metals et IMS. C'était sans compter sur la détermination d'Éric Jacquet, le patron et actionnaire majoritaire du groupe éponyme, spécialiste de la distribution d'aciers spéciaux. Mercredi, il a annoncé qu'il lançait une offre publique d'échange (OPE) « non sollicitée » sur son rival IMS. Les parités retenues sont de 2 actions nouvelles Jacquet pour 7 actions IMS, soit une prime d'environ 20 % par rapport aux derniers cours pour les actionnaires de cette dernière. Cet assaut intervient neuf mois à peine après qu'Éric Jacquet et la direction d'IMS se sont entendus sur un modus vivendi permettant au patron de Jacquet Metals et à deux de ses adjoints d'entrer au conseil de surveillance d'IMS. Un an plus tôt, le premier avait commencé à grignoter le capital du second, jusqu'à en détenir 33,2 %. Il demandait alors à pouvoir participer aux virages stratégiques de l'entreprise. En vain. Fortement déstabilisé par les actions d'Éric Jacquet, IMS avait finalement décidé de calmer le jeu en ouvrant son conseil.« il y avait urgence »À l'évidence, cette carotte n'a pas suffi et le patron de Jacquet Metals veut, cette fois, aller jusqu'au bout de sa logique. « Si j'ai décidé de lancer cette opération, c'est parce que j'ai jugé qu'il y avait urgence », déclare-t-il, arguant que pour faire face à de fortes difficultés financières, la direction d'IMS voulait vendre l'un de ses fleurons spécialisés dans l'Inox, la société allemande Stappert. Décision qu'Éric Jacquet juge dénuée de fondement, au moment où les prix de l'inox se reprennent. D'où le choix de lancer cette OPE. IMS, averti uniquement mercredi matin des intentions d'Éric Jacquet, n'a pas vraiment réagi dans la foulée. Il ne devrait pas ménager ses efforts ces prochains jours pour convaincre ses actionnaires de ne pas apporter leurs titres à l'offre. Mais IMS a peu de moyens de rétorsion. Hormis le bloc de 33 % de Jacquet Metals, les autres actionnaires sont très dispersés, le management ne totalisant pas plus de 6 %. Le projet d'Éric Jacquet est clair : en cas de succès de l'OPE, il compte réduire les charges du nouvel ensemble de 60 millions d'euros, céder une dizaine d'actifs non stratégiques pour 90 millions et réaliser une augmentation de capital de 20 à 40 millions. Avec l'objectif de créer le champion européen de la distribution d'aciers, de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires.Pascale Besses-Boumard

latribune.fr

03 Févr 2010, 23:46

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