Défensives et émergents, le doublé gagnant

L'année 2010 devrait marquer le grand retour des valeurs défensives en Bourse. Et cette année devrait être à nouveau celle des marchés émergents, les perspectives de croissance économique en Chine, au Brésil ou en Inde étant sans commune mesure avec la molle reprise attendue dans les pays matures. Dès lors, le doublé gagnant pour les investisseurs semble bien être les valeurs défensives très exposées aux pays émergents.Quelles sont les sociétés qui présentent ces deux atouts ? « Il existe deux grands secteurs principaux, la pharmacie et les télécommunications », indique Laurent Roussel, responsable adjoint de la recherche au sein du bureau d'analyses financières Exane Derivatives. Par la nature même de leur activité, les industries de la pharmacie et des télécoms sont peu sensibles aux aléas de l'économie. En revanche, elles étaient très peu exposées aux Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) il y a quelques années encore. Si la pharmacie, plus que d'autres secteurs, a accéléré son développement dans les pays émergents, c'est en raison de l'explosion des médicaments génériques, qui a conduit de grands laboratoires comme le français Sanofi-Aventis ou le suisse Novartis à chercher des relais de croissance. À tel point que Novartis réalise aujourd'hui près du quart de son chiffre d'affaires dans les pays émergents, une proportion qui s'élève à un peu plus de 20 % dans le cas de Sanofi-Aventis.22 fois les bénéficesLe secteur des télécommunications a eu, lui aussi, besoin de nouveaux moteurs de croissance, ces dernières années, compte tenu de l'arrivée à maturité de la téléphonie aussi bien mobile que fixe sur les marchés matures. Les opérateurs de télécoms se sont d'autant plus rapidement diversifiés dans les émergents qu'ils en avaient les moyens, du fait de leur statut de machine à cash. Résultat, un groupe comme l'espagnol Telefonica ne réalise pas moins de 40 % de son activité sur ces marchés.Mais ne serait-il pas plus simple d'investir directement sur des valeurs défensives cotées là-bas ? Le problème, c'est que ces sociétés valent très cher, car elles sont également des valeurs de croissance. « Au sein même des marchés émergents, les valeurs défensives se paient 22 fois leurs bénéfices, un multiple deux fois supérieur à celui des défensives européennes. Et ce, alors que ces dernières offrent un rendement de 5,7 %, contre 1,8 % pour les premières », argumente Laurent Roussel. Le choix est vite fait.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.