ITV se prépare à cinq ans de restructuration, malgré le retour aux bénéfices

Le grand ménage dans la télévision britannique continue. Après la BBC, qui a annoncé une réorganisation cette semaine (voir « La Tribune » du 1er mars), c'était ce mercredi au tour de ITV, le premier réseau privé de télévision gratuite du pays. Archie Norman, son nouveau président, nommé en novembre, a annoncé un plan de « trois à cinq ans » pour moderniser le groupe. « Nous sommes au jour zéro, explique-t-il. On commence ici. »La restructuration est annoncée alors que ITV a réussi à revenir à l'équilibre financier l'an dernier. Le groupe a réalisé en 2009 un très léger bénéfice avant impôts (25 millions de livres, 27,5 millions d'euros), après une perte abyssale de 2,7 milliards de livres en 2008. Si ses émissions ont plutôt eu du succès l'an dernier, augmentant légèrement son audience sur le prime time, ses revenus publicitaires ont baissé de 9 %. Certes, c'est un peu mieux que l'ensemble du marché britannique (??11 %), De plus, l'année 2010 a plutôt bien commencé. Mais, comme TF1 et M6 en France, qui parlent de « manque de visibilit頻 du marché publicitaire, Archie Norman avertit : « Nous devons travailler sur l'hypothèse d'un marché publicitaire stable ou en baisse sur les prochaines années. »nouvelle équipe dirigeanteC'est dans ce contexte que ITV prépare sa restructuration, sans la détailler à ce stade. ITV attend la prise de fonction de son nouveau directeur général, Adam Crozier, le 26 avril. Mais Archie Norman ne cache pas l'ampleur de la tâche. Cela commence par la reconstruction de l'équipe dirigeante. Archie Norman est président depuis seulement quatre mois ; longtemps dirigeant des supermarchés Asda, il ne connaissait rien à la télévision jusque récemment ; Adam Crozier, qui va prendre le poste de directeur général - pourvu en interne pendant une période intérimaire de près d'un an à la suite du départ de Michael Grade - dirige actuellement... Royal Mail, la poste britannique.La direction est claire. « Nous devons devenir moins dépendant de la télévision gratuite », explique Archie Norman. Pense-t-il à lancer une offre payante ? « Il y a de bons arguments pour. Mais la télévision payante nécessite une offre différente, et aucune de nos chaînes ne me paraît actuellement correspondre à cela. » Sa stratégie tourne plutôt autour d'un plus grand investissement dans les programmes, afin de mieux les exporter. Et dans les plates-formes numériques, en particulier la vidéo sur Internet, qui représente jusqu'à 30 % du nombre de téléspectateurs pour certaines émissions. Mais la route du redressement sera longue, avertit-il. Éric Albert, à Londre
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