Le PS prêt à annuler 50 milliards d'euros de « cadeaux fiscaux »

Les trois E. C'est ainsi que Guillaume Bachelay, l'une des plumes du projet socialiste pour 2012, résume le programme du PS présenté ce mardi par Martine Aubry. E comme Emploi, Éducation et Environnement. Trois axes déclinés via une série de mesures, lesquelles faisaient l'objet d'ultimes arbitrages dimanche.Sur le fond, ce projet fait la synthèse de propositions antérieures et répond à un cahier des charges clair : ne pas heurter de front l'un des candidats à la primaire et s'attacher les faveurs d'alliés potentiels que sont les Verts ou le Parti de gauche. C'est ainsi que le PS propose une sortie progressive du « tout nucléaire et du tout pétrole » et l'instauration d'une TVA « écomodulable ».Marchant sur les terres de Jean-Luc Mélenchon, Martine Aubry devrait suggèrer de limiter les écarts de rémunérations de 1 à 20 dans les entreprises dans lesquelles l'État a une participation. Le projet socialiste prévoit aussi une grande réforme fiscale qui verrait la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG et une modulation de l'impôt sur les sociétés en fonction du réinvestissemnt des entreprises, des idées déjà émises en 2007. Le PS souhaite également créer une « banque publique d'investissement », regroupant les moyens de la Caisse des dépôts, d'Oseo, du Fonds stratégique d'investissement et de la banque postale.Réduction du déficitSur l'emploi, le PS met l'accent sur les jeunes avec la création de 300.000 emplois d'avenir, nouvelle mouture des emplois-jeunes. Le programme prévoit des recrutements supplémentaires de magistrats et de policiers.Projet « sérieusement de gauche et d'une gauche sérieuse » selon Guillaume Bachelay, il doit faire l'objet d'un chiffrage. Michel Sapin s'est attelé à cette mission. Sur les emplois d'avenir, il parvient à une fourchette allant de 3 à 3,6 milliards d'euros dont 1,5 milliard la première année, Au total, après un travail de cadrage, « sorte de loi de programmation plurianuelle sur la période 2012-2017 », explique l'ancien ministre de l'Économie, « nous sommes parvenus à la conclusion que nous disposerions d'une marge de manoeuvre de 5 milliards d'euros par an pendant la période 2012-2017 ». Marge résultant à la fois du dynamisme de la croissance (le PIB progresserait de 2,5 % par an en moyenne) et des montants récupérés sur l'annulation de certains « cadeaux fiscaux faits depuis 2007 ». Michel Sapin estime entre 40 à 50 milliards les sommes à récupérer, la moitié allant au financement du projet, l'autre à la réduction du déficit. l'idée étant « une baisse de l'endettement à engager dès les deux premières années » souligne-t-il. Il ne reste plus qu'à faire adopter le projet par le candidat socialiste, qui sera retenu pour porter les couleurs du parti en 2012.
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