Inde : Eurocopter est-il touché par l'affaire AgustaWestland ?

En Inde, les appels d\'offre s\'étalent confortablement dans le temps... Le calendrier pour l\'attribution d\'un contrat portant sur près de 200 hélicoptères - le programme Light Utility Helicopters (LUH) - pour l\'armée indienne, que se disputent le constructeur européen Eurocopter et le russe Kamov, a glissé, confirme-t-on à La Tribune. Une décision était effectivement attendue fin mars, assure-t-on de source proche du dossier. La filiale hélicoptériste d\'EADS, qui a répondu en 2008 à un nouveau appel d\'offre, attend désespérement depuis 2010 l\'ouverture des enveloppes commerciales par New Delhi pour savoir si elle est à nouveau sélectionnée par l\'armée de l\'air indienne afin de renouveler la flotte d\'hélicoptères Cheetah et Chetak. Le contrat, qui porte sur 197 hélicoptères de reconnaissance pour les armées de l\'air et de terre, destinés notamment aux troupes stationnées en altitude près de la frontière avec la Chine, est estimé à 400 millions d\'euros. Il peut s\'élever jusqu\'à 1,5 milliard d\'euros avec l\'achat au total de 600 appareils. Eurocopter propose le Fennec (AS350 C3), le seul hélicoptère à s\'être posé sur le mont Everest, face au KA-226 du russe Kamov.Corruption ?Pourquoi un tel glissement ? Selon le Times of India, la décision pourrait être retardée en raison de soupçons de corruption. Selon la presse indienne, l\'armée a réclamé une enquête sur des soupçons de corruption d\'un gradé militaire chargé des vols d\'essai et qui aurait demandé des pots de vin pour se prononcer en faveur du fabricant italien Agusta Westland. Pour autant, la firme italienne ne fait pas partie des finalistes retenus. Selon le Times of India, la controverse autour du contrat des 197 hélicoptères \"a quasiment placé au frigo cette acquisition cruciale\". En février, New Delhi a suspendu ses paiements à la firme italienne Finmeccanica et prévenu qu\'il annulerait un contrat de 748 millions de dollars, pour des achats là aussi d\'hélicoptères, si les accusations de corruption contre le patron de Finmeccanica étaient avérées. Giuseppe Orsi est visé depuis avril 2012 par une enquête dans le cadre de ce contrat portant sur la livraison des hélicoptères au gouvernement indien par sa filiale britannique Agusta Westland. Il a été arrêté et a démissionné mais il dément toute malversation. Les enquêteurs italiens soupçonnent que des pots-de-vin de l\'ordre de 10 % du montant du contrat ont été versés à des responsables indiens pour sceller le contrat, selon la presse italienne.Aucune enquête, selon le ministère de la Défense indien Début mars, selon nos informations, le ministère de la Défense indien, en réponse à un parlementaire, avait expliqué que cet appel d\'offre portant sur l\'achat des 197 LUH \"a été conduit conformément à la procédure d\'acquisition de la Défense\". Et d\'ajouter : \"aucune enquête officielle n\'a été instituée dans le cadre de l\'acquisition des 197 LUH\". Les autorités indiennes doivent annoncer le mieux disant commercial dans cet appel d\'offres. Pour convaincre ses clients, Eurocopter propose d\'ouvrir une chaîne d\'assemblage en Inde pour le Fennec, son best-seller mondial.Actuellement, il existe plusieurs campagnes commerciales représentant environ 10 milliards d\'euros, dont deux ont été gagnées en décembre par Boeing (15 Chinook Ch-47F et 22 AH-64D Block-III Apache) pour un montant de deux milliards d\'euros environ. De son côté, Eurocopter vise trois programmes de renouvellement de la flotte indienne. Outre les 197 Fennec, la version militaire de l\'Ecureuil, le constructeur vise également le renouvellement des hélicoptères de la Marine et des Coast Guard. Eurocopter propose respectivement 16 NH-90 et 56 AS565 MB Panther, qui sera d\'ailleurs en démonstration en Bangalore.
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