En banque de détail, HSBC est la plus internationale

La course à l'international est-elle entrée dans une nouvelle phase ? Après une décennie d'acquisitions menées tambour battant, les banques européennes de détail ont en tout cas levé le pied. En 2010, à l'exception de l'entrée de BBVA au capital de la turque Garanti Bank, aucune opération notable de développement à l'étranger n'a été réalisée.Cette atonie, née de la crise, risque de durer, tant l'entrée en vigueur du nouveau cadre réglementaire (Bâle 3) contraint les banques à gérer leurs réserves de capitaux de manière avisée. La période faste étant passée, l'heure est aux comptes pour les grands groupes. Certains « ont su développer leur stratégie internationale au bon moment ; d'autres, en revanche, sont passés à l'action plus tardivement pour rattraper leur retard », résume Bruno Establet, associé du cabinet Selenium Consulting. Et de citer l'exemple de BNP Paribas, Santander et Société Généralecute; Générale dans la première catégorie et de Crédit Agricolegricole, Intesa SanPaolo et Royal Bank of Scotland (RBS) dans la seconde. Sans oublier une troisième catégorie: les absents, comme les banques allemandes, dont la faible concentration empêche l'expansion.Aujourd'hui, la banque de détail la plus « globale » est HSBC, selon une étude publiée par la société de conseil Selenium (filiale d'Equinox). En 2010, le groupe bancaire basé à Londres comptait 81 % de ses 8.000 agences hors de Grande-Bretagne. Ses trois premiers marchés étrangers en nombre d'implantations sont le Mexique (1.265 agences), le Brésil (930) et les États-Unis (464). L'année dernière, HSBC, aussi très présente en Asie, a poussé ses pions en Inde, où elle a racheté le réseau de RBS. La deuxième au classement des banques de détail les plus internationales est une Américaine : Citigroup. Cette dernière a engagé dès la fin du XIXe siècle son développement à l'étranger. « Citigroup est présent dans beaucoup de pays et couvre tous les continents. Mais ses implantations, exception faite du Mexique, sont relativement marginales », détaille Bruno Establet.Liens culturels et historiquesEn France, BNP Paribas et Société générale sont les seules à compter plus de la moitié de leur réseau d'agences à l'étranger. Les deux banques sont notamment présentes en Europe et en Afrique. « «Le développement international des banques françaises est fortement imprégné par la proximité géographique et les liens culturels avec d'anciennes terres coloniales. Le même phénomène est observé avec les banques espagnoles, très présentes en Amérique latine, ou encore avec les britanniques, comme Barclays, qui est fortement implantée en Afrique subsaharienne », explique l'associé de Selenium. Selon lui, des acteurs hexagonaux comme BPCE et La Banque postale devraient également concentrer leur croissance internationale sur le continent africain. Crédit Agricolegricole, pour sa part, s'est développé tardivement et a connu des fortunes diverses dans son expansion : heureuse en Italie, avec Cariparma, malheureuse en Grèce avec Emporiki.
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