Info ou intox ? Carrefour aurait été contacté par des fonds de capital-investissement, prêts à offrir au moins trois milliards d'euros pour la reprise de Dia, la filiale de hard discount que le groupe prévoit de mettre en Bourse dans le courant de l'année, ont indiqué à Reuters des sources proches du dossier. Cette information, que Carrefour n'a pas souhaité commenter, intervient alors que la stratégie du groupe est contestée par certains actionnaires. Hervé Defforey, le petit-fils du co-fondateur, a déclaré vendredi dans « La Tribune » qu'il votera « non » à ce projet lors de l'assemblée générale du 21 juin qui doit statuer sur la scission. L'investisseur « activiste » Knight Vinke a pour sa part annoncé son intention de constituer un front d'opposition à la stratégie menée par Carrefour sous l'impulsion de ses deux grands actionnaires, Colony Capital et Bernard Arnault (14 % du capital et 20 % des droits de vote à eux deux).« Situation difficile »Le titre a bondi de 3,67 % en Bourse vendredi sur la nouvelle de l'intérêt éventuel de fonds, après avoir perdu 10 % depuis l'annonce de la scission début mars. La piste semble toutefois trop belle pour certains. « L'intérêt des fonds d'investissement avait été assez vif avant la crise, en 2006 et 2007. Le directeur général de Dia était alors favorable à un rachat par effet de levier (LBO) », explique un proche du dossier. Mais, aujourd'hui, « la situation est plus difficile », continue-t-il. « L'une des motivations des fonds, à savoir la forte croissance économique de l'Espagne, a disparu. Sans compter que le niveau de dette nécessaire, au moins 1,5 milliard d'euros sur la base d'une valorisation de 3 milliards, serait très difficile à atteindre. » Seuls les plus gros fonds anglo-saxons pourraient avoir les moyens suffisants, encore devraient-ils probablement se regrouper en consortium. M. C. avec Alexandre Madde

latribune.fr

03 Avr 2011, 21:23

Partager :