Un plan d'aide exceptionnel

Selon l'accord trouvé dimanche par les grands argentiers de la zone euro, en concertation avec la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (FMI), le prêt de 110 milliards d'euros sur trois ans, qui va être accordé à la Grèce à un taux de 5 %, revêt un caractère exceptionnel. Le FMI versera 30 milliards et les quinze membres de la zone euro contribueront à hauteur de 80 milliards par des prêts bilatéraux, chacun sur la base de sa participation au capital de la Banque centrale européenne (BCE) (voir graphique). L'Allemagne sera donc le plus important prêteur avec 22,3 milliards d'euros.Ce sauvetage organisé sur trois ans met l'accent sur la première année, 2010, pour couper court à tout effet domino dans la zone euro. Il est prévu que soient prêtés à la République hellénique, dès cette année, 45 milliards d'euros, 15 milliards provenant du FMI et 30 milliards de la zone euro, dont plus de 8,4 milliards par l'Allemagne et 6 milliards la France. En effet, les besoins financiers de la Grèce pour l'ensemble de cette année s'élèvent à 60,3 milliards d'euros (soit un peu plus du quart du PIB). Le chiffre de 80 milliards d'euros avait été évoqué le mois dernier mais avait été démenti par Axel Weber, membre du conseil de la BCE.30 milliards en trois ansSi l'ajustement budgétaire s'effectue comme prévu - Athènes devant économiser 30 milliards d'euros en trois ans -, il devrait permettre à la Grèce de renouer avec la croissance en 2012, avec + 1,1 % après deux années de récession. En 2010, en effet, les coupes dans les dépenses et la hausse de la fiscalité prévues par le plan de rigueur vont aggraver la situation de l'activité, la récession a d'ores et déjà été révisée de ? 2 % à ? 4 %. Si la dette souveraine devrait croître pour atteindre son pic en 2013, à 149 % du PIB, en revanche le déficit public devrait refluer dès cette année à 8,1 % du PIB contre 13,6 % en 2009. En 2012, il descendrait à 6,5 % du PIB pour rentrer dans les clous du fameux Pacte de stabilité (3 % maximum) en étant prévu à 2,6 % en 2014. « L'hypothèse d'un retour de la croissance en Grèce dès 2012 peut sembler optimiste. La société grecque est-elle capable de supporter tout cela sans instabilité sociale et politique et, donc, sans remise en cause des promesses d'ajustement ? » s'interroge Bruno Cavalier chez Oddo Securities. D'où l'enjeu que représente 2010 pour la réussite du plan. Robert Jule
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