des promesses partiellement tenues

En avril, l'annonce chiffrée la plus spectaculaire concernait le Fonds monétaire international, le G20 s'engageant à lui apporter 500 milliards de dollars supplémentaires, triplant ainsi sa capacité de prêts. Actuellement, seul 180 milliards ont été mis à la disposition du FMI, venant pour la majeure partie du Japon. À cette somme s'ajoutent des « promesses » d'environ 230 milliards de dollars. L'Union européenne en particulier est mauvaise élève : elle a promis 100 milliards de dollars, mais seul le Royaume-Uni a pour l'instant mis la main à la poche (15 milliards). Quant aux États-Unis, ils promettent un maximum de 100 milliards. Il manque enfin 90 milliards. Mercredi, à l'occasion de la réunion Ecofin à Bruxelles, les ministres des Finances européens ont promis d'ajouter 75 milliards de dollars de plus, d'ici à la réunion du G20 de Pitts-burgh, les 24 et 25 septembre, ce qui permettrait de quasiment boucler l'enveloppe, la Chine ayant annoncé qu'elle allait participer à hauteur de 50 milliards de dollars à la première émission obligataire du FMI.C'est l'un des dossiers qui ont fait le plus de progrès depuis avril. En publiant une liste « noire » et une liste « grise » des paradis fiscaux, l'OCDE ? agissant pour le G20 ? a forcé les pays concernés à réagir. Depuis, 50 accords d'échange d'informations fiscales ont été signés, autant que pendant les neuf années précédentes. Grâce à cela, plus aucun pays ne figure sur la liste noire (tous se sont désormais engagés à respecter les normes internationales, même s'il reste à les appliquer), et six sont sortis de la liste « grise » (dont les îles Caïmans et le Luxembourg). Angel Gurria, le secrétaire général de l'OCDE, parle d'une « révolution ».Mais l'association Tax Justice Network réplique qu'il s'agit avant tout d'un écran de fumée. Selon elle, l'OCDE ne s'attaque qu'à une petite partie du système, oubliant les « trusts », ces véhicules financiers qui permettent de posséder des actifs anonymement.En avril, le G20 a créé le Financial Stability Board (FSB), chargé de mener les réformes financières. Si celui-ci s'est réuni une première fois fin juin, peu d'arbitrages ont été tranchés. Les décisions renforçant la liquidité des banques pourrait intervenir d'ici à la fin de l'année, tandis que celles sur le capital des banques attendront fin 2010. Quant aux réformes pour réguler les hedge funds ou les agences de crédit, elles sont en négociation en Europe et aux États-Unis, mais provoquent d'importantes controverses.Nicolas Sarkozy en a fait un dossier prioritaire, mais les négociations seront difficiles. Le G20 en avril a publié des « principes » concernant la rémunération des financiers, et le FSB travaille aujourd'hui à transformer cela en « plan d'action » (« guidelines »). Tous s'accordent sur les grandes lignes : les bonus devront être étalés dans le temps, ne devront pas être garantis, et devront être payés en partie en actions. En revanche, Londres et Washington ne veulent pas entendre parler d'un plafond fixe limitant les bonus. Éric Albert, à Londre
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