Geithner minimise les divergences transatlantiques

« Les points communs sont nombreux en matière de stratégie de base. » À l'approche du G20 de Pittsburgh, Timothy Geithner a tenu à minimiser les divergences entre Américains et Européens. Avant de quitter Washington pour Londres, le secrétaire au Trésor a prévenu que l'administration Obama partageait avec ses partenaires du G20 le souci de maintenir les dispositifs de soutien à la relance. Même si les signes de reprise doivent encourager les membres du G20 à envisager leur suppression, ces efforts devront « être maintenus aussi longtemps que nécessaire », a estimé le secrétaire.Pour autant, à Londres comme à Pittsburgh, Geithner défendra avec fermeté les positions américaines : il fera pression sur ses interlocuteurs pour qu'à terme soient adoptées des normes prudentielles internationales plus restrictives que celles de Bâle 2. Une fois la crise passée, le Trésor militera pour « un cadre plus prudent de contraintes sur l'effet de levier dans le secteur financier ». De plus, Geithner engagera les Européens à accorder plus de droits de vote aux pays émergents au FMI, quitte à ce que ceux du Vieux Continent s'y retrouvent quelque peu affaiblis. Selon l'agence Reuters, le Trésor exigera un engagement écrit sur ce sujet à Pittsburgh.pomme de discorde La question des bonus risque toutefois de constituer la réelle pomme de discorde entre Américains et Européens. Geithner, qui en juin a renoncé à « limiter les salaires » dans les banques, s'est refusé mercredi à commenter la proposition européenne visant à encadrer les primes au niveau mondial. La position du Trésor sur les bonus est moins restrictive que celle des Européens : l'administration veut certes empêcher les prises de risque excessives, mais n'a pour l'instant proposé qu'un renforcement de l'indépendance des comités de compensation au sein des entreprises et l'octroi d'un vote « non contraignant » de leurs actionnaires au sujet des primes.À la fin juillet, la Chambre des représentants a adopté un projet de loi plus musclé, accordant davantage de pouvoirs aux régulateurs pour limiter les bonus dans les établissements aux actifs supérieurs à 1 milliard de dollars? que pourrait rejeter le Sénat. Malgré ses engagements, l'administration Obama n'est pas encline à encadrer les primes dans la précipitation. Kenneth Feinberg, le responsable chargé de superviser les rémunérations des établissements renfloués par le gouvernement fédéral, ne se prononcera pas sur leurs bonus avant deux mois.Éric Chalmet, à New York
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