Jean-Pierre Jeunet sur les planches de Deauville

festivalJean-Pierre Jeunet est formel. « Présenter un film en compétition ? C'est le cauchemar absolu. » Aussi, à quelques semaines de la sortie de son dernier film, le très attendu « Micmacs à tire-larigot » avec Dany Boon (en salles le 28 octobre), le réalisateur a accepté une position bien plus confortable, celle de président du jury longs métrages du 35e Festival du cinéma américain qui ouvre aujourd'hui ses portes à Deauville. L'occasion d'examiner les liens entre l'un des plus grands cinéastes français et le 7e art « made in the USA ».Quelle a été votre première rencontre avec le cinéma américain ?Tom et Jerry ! Puis sont venus les films en noir et blanc du dimanche après-midi à la télé. C'était des navets totalement ringards, et le doublage épouvantable y était certainement pour beaucoup. Aujourd'hui, j'adore cela au deuxième degré, ce que vous comprendrez quand vous verrez « Micmacs à tire-larigot ». Plus tard, je me suis nourri des films de Sergio Leone et Stanley Kubrick, sans oublier « Citizen Kane » d'Orson Welles.Vous avez réalisé « Alien Resurrection ». Comment avez-vous vécu le cinéma hollywoodien de l'intérieur ?J'ai vu le mythe hollywoodien s'effondrer devant moi. C'est un cinéma super professionnel, mais pour moi, sur le plateau, rien ne marchait. Lorsque j'ai dit « moteur » pour la première fois, la caméra est tombée en panne. C'était le symbole de ce tournage.Qu'est-ce qui vous plaît dans le Festival du film américain de Deauville ?Les huîtres et les langoustines ! Plus sérieusement, c'est un festival très convivial. J'attends de la sélection qu'elle me surprenne. C'est si rare aujourd'hui. C'est pour cela que ? comme beaucoup ? je regarde les séries télé américaines. Mais il y a souvent de bonnes surprises à Deauville et la compétition fait la part belle aux films indépendants. Les films crétins, pour ados boutonneux, ce n'est pas le genre de la maison.On y présente aussi beaucoup de documentaires? C'est un genre que je prise énormément. Je suis un grand fan des chaines Discovery, Planète ou National Geographic. Et j'adore Michael Moore parce qu'il est de mauvaise foi, ce qui promet au moins un regard sur les choses. De toutes les façons, en politique on ne peut pas être objectif.Propos recueillis par Yasmine Youssi
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