Le dollar dévisse avec la bénédiction de la Réserve fédérale

Le dollar se rapproche à vitesse accélérée de son point bas de l'année face à l'euro touché à la mi-janvier juste au-dessus de 1,45. Il n'est plus éloigné de ce seuil que de moins de 5,5 %, après avoir atteint vendredi son plus faible cours depuis mars, en refluant jusqu'à 1,3792. Cette nouvelle dégringolade porte à 8 % sa dépréciation intervenue depuis début septembre et tout concourt à l'amplifier. Il y a d'abord la menace de la Réserve fédérale américaine de s'engager dans une nouvelle phase d'assouplissement quantitatif, c'est-à-dire de monétisation de sa dette via une deuxième vague d'achats d'actifs, pour soutenir le marché de l'emploi laminé par l'essoufflement de la croissance et la rechute de l'immobilier. Et ce, tout en maintenant des taux exceptionnellement bas (voisins de zéro) « pendant une période prolongée ». Il y a aussi le chantage aux sanctions commerciales à l'encontre de la Chine émanant du Capitole. Or, historiquement, l'utilisation du « super 301 » qui permet d'adopter des mesures protectionnistes a toujours correspondu à des phases de forte dérive du billet vert.Bien que Washington ait conscience que la valeur d'une monnaie ne se décrète pas, il y aurait bien derrière ce cocktail diabolique, la détermination des responsables américains à laisser filer leur monnaie, non seulement vis-à-vis de l'euro mais aussi face à la plupart des devises concurrentes. Quels avantages les Etats-Unis pourraient-ils bien tirer d'un dollar plus faible encore ? D'abord, cette baisse, puisqu'elle est quasi généralisée, devrait permettre une réduction du déficit abyssal du commerce extérieur de l'Oncle Sam. Ensuite, un dollar plus faible va renchérir les achats à l'étranger et accroître l'inflation importée, une aubaine en cette période où c'est la menace déflationniste qui préoccupe la Fed. Enfin, la baisse du dollar conjuguée à la faible attractivité des rendements à long terme qu'encourage la Fed devrait inciter les banques à chercher des investissements alternatifs, notamment au travers de leurs activités de prêts. tour de passe-passeAutant d'éléments qui, à terme, permettront de remetttre l'économie américaine sur les rails. Bien que ni la Fed ni le Congrès ne soient encore passés à l'acte, ce sont les investisseurs qui ont pris les devants et c'est exactement ce que les deux protagonistes recherchent. Gageons qu'ils sauront arrêter la machine avant que la baisse du dollar ne se transforme en effondrement. In fine, si les Etats-Unis retrouvent leur dynamisme d'antan grâce à ce tour de passe-passe, tout le monde y trouvera son compte !
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