cinÉmaAprès un an et demi de négociations entre Orange et le cinéma français, le moment de vérité est enfin arrivé. L'opérateur de télécoms a envoyé vendredi dernier aux organisations professionnelles un projet d'accord, en leur demandant une réponse avant ce soir. Et les professionnels se sont réunis hier tard pour un dernier échange sur le sujet.En mai, la filiale de France Télécome;lécom avait échoué de peu à signer un accord au Festival de Cannes. Mais, aujourd'hui, jouer encore les prolongations paraît exclu. D'abord, parce que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a fixé une date butoir à fin novembre. Surtout, parce qu'Orange estime être allé au bout des concessions possibles.Un accord avec l'ensemble des professionnels paraît désormais improbable. Au mieux, seul un accord partiel sera conclu. Au pire, si les signataires sont trop peu nombreux, il n'y aura pas d'accord.En pratique, les discussions portent sur le bouquet de chaînes Orange Cinéma Séries. Concrètement, un accord leur permettrait de diffuser des films dix mois après leur sortie en salles, au lieu de douze mois sans accord. Surtout, en cas d'accord, l'opérateur télécoms promet de verser plus d'argent à la profession (voir ci-contre). Sinon il ne versera que le minimum prévu par les textes. Dans la convention signée avec le CSA pour ses chaînes, Orange n'est pas obligé de signer un accord, mais juste de présenter « un bilan » des négociations.facteur extérieurCes discussions ont aussi été influencées par un facteur extérieur. En effet, Canal Plus doit parallèlement renégocier avant fin 2009 ses accords avec le 7e art. Or, si la profession obtient des engagements d'Orange sur certains points, elle pourra s'en prévaloir pour en demander autant à la chaîne cryptée. L'intérêt de Canal pourrait donc être que les négociations avec Orange n'aboutissent pas. La filiale de Vivendi ? qui a de nombreux amis dans le 7e art dont elle est le principal argentier ? est même soupçonnée par Orange d'avoir man?uvré pour que ses négociations capotent.Les deux groupes doivent faire face à des problématiques assez similaires. Tous deux viennent de lancer des offres d'abonnement à leurs chaînes à moitié prix : sur téléphone mobile pour Orange, seulement le week-end pour Canal Plus. Mais combien faudra-t-il reverser à la filière pour chacun de ces abonnés « discount » ? Autant que pour un abonné plein tarif, comme le demande la profession ? Ou moitié moins, comme le propose Orange ? Cette question a fini par devenir le dernier point bloquant de la discussion entre l'opérateur télécoms et la profession. JAMAL HENNI

latribune.fr

04 Nov 2009, 1:44

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