Londres et Paris calment le jeu sur la régulation financière

Après la polémique créée outre-Manche par les propos triomphalistes de Nicolas Sarkozy sur la régulation financière européenne et la désignation de Michel Barnier comme commissaire européen au Marché intérieur et aux Services financiers, l'heure est à l'apaisement entre Londres et Paris. La semaine prochaine, le président français rencontrera le Premier ministre britannique, Gordon Brown, à l'occasion du Conseil européen pour calmer le jeu. Par ailleurs, Michel Barnier a promis de se rendre avant Noël à Londres pour rassurer le chancelier de l'Échiquier, Alistair Darling, sur ses intentions. Il ira également à Berlin pour rendre visite au ministre des Finances allemand. De son côté, la Commission européenne a volé au secours de Michel Barnier, jugeant qu'il était « la bonne personne pour le bon poste ».C'est mercredi soir que la polémique était montée d'un ton, après la publication d'un communiqué de l'Association des banquiers britanniques (BBA) qui stigmatisait les propos de Nicolas Sarkozy, prononcés samedi dernier devant les cadres de l'UMP : « Franchement, après tout ce qui s'est passé avec la crise financière, c'est quand même très rassurant que ce soient les idées françaises de régulation qui triomphent en Europe. »Un enjeu majeurLe communiqué suivait une tribune publiée le même jour dans le « Times » par Alistair Darling, mettant en garde sur la perte de compétitivité de la City, première place financière de la planète et enjeu économique primordial pour la Grande-Bretagne, en cas de régulation trop lourde (lire ci-dessous).Malgré leur ire, les Britanniques ont toutefois de quoi se réjouir. Ils ont obtenu gain de cause mercredi soir à Bruxelles. Les ministres des Finances de l'UE ont signé un accord qui prévoit de créer l'année prochaine trois nouvelles autorités européennes de supervision financière, qui disposeront du pouvoir d'émettre de nouvelles normes européennes et de régler les litiges entre régulateurs nationaux. L'accord n'a pu toutefois être obtenu que grâce aux concessions faites aux Britanniques (lire ci-contre).Toute cette polémique aura au moins montré que le dossier de la régulation financière est un enjeu majeur. Michel Barnier, qui prendra officiellement ses fonctions en février, est prévenu. Il devra éviter tout faux pas.
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