Ultimes man ? uvres avant le sommet de Copenhague

environnementDéjà complexes, voilà que les négociations sur le climat deviennent confidentielles. Mardi et mercredi, une poignée de négociateurs de différents pays se sont discrètement retrouvés à Copenhague pour clarifier les positions de chacun à quelques jours de l'ouverture des négociations officielles le 7 décembre censées définir le futur régime antiréchauffement. Or l'heure est à un durcissement de ton. Le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Inde et la Chine l'ont illustré en menaçant de quitter la table des négociations si celles-ci sont préemptées par les pays riches (voir « La tribune » de lundi 30 novembre). Parmi leurs craintes ? Se voir imposer des contraintes au-delà des engagements qu'ils sont d'ores et déjà prêts à adopter à l'horizon 2020 pour limiter leurs émissions de CO2. Il en va ainsi de l'objectif d'une diminution de moitié des émissions mondiales de CO2 d'ici à 2050, nécessaire pour éviter que la température globale augmente de plus de 2°C en 2100. « Les pays en développement redoutent de ne pas pouvoir poursuivre leur rattrapage économique », explique Laurence Tubiana, membre de l'équipe de négociation pour la France. Mais leur refus prive les négociations d'une boussole claire pour les choix futurs.manque d'ambitionPour les pays riches, il paraît difficile d'exiger plus d'efforts de la part des économies émergentes d'où viendra pourtant l'essentiel des émissions ces prochaines décennies. Et pour cause : « le niveau d'ambition des pays industrialisés est insuffisant, entre ? 12 % et ? 6 % d'ici à 2020 par rapport à 1990 », bien moins que ce que recommandent les scientifiques, explique Emmanuel Guérin, chercheur à l'Institut de développement durable et des relations internationales. De leur côté, les États-Unis exigent de la Chine une transparence maximale sur ses politiques climatiques pour dissiper tout doute sur leur réalité. Mais Pékin refuse au nom de sa souveraineté.En face, l'Union européenne apparaît en position de faiblesse. Elle a dévoilé ses cartes en adoptant fin 2008 une politique climatique inspirée du protocole de Kyoto et qu'elle va mettre en ?uvre quel que soit le résultat de Copenhague. Mais elle ne parvient pas à exprimer clairement sa volonté de pérenniser ce traité. « L'Europe est coincée entre la volonté des pays en développement de prolonger le protocole de Kyoto et le refus des États-Unis de s'y soumettre », explique Emmanuel Guérin. Attendus sur la question des aides financières aux pays en développement face au réchauffement, les 27 ne parviennent pas non plus à chiffrer clairement l'effort budgétaire qu'ils sont prêts à leur fournir. « L'Europe est en train de perdre son leadership », estime Pascal Husting, chez Greenpeace France. Seule bonne nouvelle hier, l'Inde s'est dit prête à réduire l'intensité carbonique de son économie de 20 % à 25 % en 2020 par rapport à 2005.
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