L'Espagne accueille le vice-Premier ministre chinois Li Keqiang avec les honneurs. La visite d'un haut représentant chinois n'y est en effet pas anodine, les liens avec la Chine ayant pris récemment une nouvelle tournure.En effet, alors qu'il y a dix ans l'Asie n'achetait pas de dette publique espagnole, les investisseurs de la région (Japon exclu) possèdent actuellement près de 20 % de la dette espagnole à l'étranger. La Chine veut poursuivre ses achats de dette espagnole en 2011. Alors que la prime de risque sur les obligations espagnoles reste haute, les velléités acheteuses de la Chine sont particulièrement bienvenues.RééquilibrageTout comme les accords commerciaux dans des secteurs comme la banque, le tourisme ou les télécommunications que le chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero et Li Keqiang doivent signer mercredi, avec à la clé 1 milliard d'euros espagnols investis en Chine. En 2009 les firmes espagnoles n'ont investi que 67,2 millions d'euros en Chine mais 25 fois plus que les firmes chinoises en Espagne (2,6 millions). L'Espagne espère que l'ouverture prochaine sur son territoire d'une agence de l'Industrial and Commercial Bank of China facilitera à la fois les investissements chinois et les exportations de ses PME vers le géant asiatique. Les deux pays souhaitent que leurs échanges atteignent 40 milliards d'euros cette année. De janvier à octobre dernier, Madrid a accusé un déficit commercial de 13,5 milliards d'euros vis-à-vis de Pékin. Zapatero compte sur les touristes chinois pour rééquilibrer la balance commerciale. L'Espagne exporte vers la Chine surtout des produits chimiques et technologiques. L'agroalimentaire reste insignifiant, même si Li Keqiang indique en prospective que, « si chacun des 1,3 milliard de Chinois consomme une bouteille d'huile d'olive et se régale d'un verre de vin, la production annuelle de l'Espagne n'y suffira pas »... Pour le moment la vente d'huile d'olive à la Chine ne lui a rapporté qu'à peine 16 millions d'euros en 2009.

latribune.fr

04 Jan 2011, 23:22

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