Le retour de la hausse des prix en Europe va réjouir le parti des « inflationnistes ». Un parti vigoureux en France, nostalgique de l'époque où l'on remboursait ses emprunts en monnaie de singe grâce à l'indexation des salaires sur les prix, un mécanisme en vigueur jusqu'au début des années 1980. Ce parti recrute désormais sur un argument de saison : la hausse des prix est le moyen idéal pour rançonner les créanciers sans qu'ils s'en aperçoivent, c'est-à-dire pour faire défaut sans le dire, et diminuer ainsi les dettes considérables, publiques ou privées, qui oblitèrent la reprise des pays développés. C'est la potion magique pour revenir au monde d'avant la crise. Argumentaire simpliste, justement parce que l'échelle de perroquet prix-salaire a été cassée il y a trente ans. Toute poussée des prix est désormais subie... par le consommateur final, qui ne voit pas pour autant ses recettes et notamment sa rémunération progresser. Dans un monde où les prix n'entraînent pas mécaniquement les revenus, le retour de l'inflation ampute le pouvoir d'achat. On l'a vu en 2008, lorsque la flambée des matières premières et du pétrole a fait valser les étiquettes. Potion amère plutôt que potion magique, elle augmente le poids de la dette plutôt qu'elle ne le réduit, en diminuant les revenus réels. Dans ce monde-là, qui est le nôtre, ce n'est pas la hausse des prix qui fera diminuer la dette, mais la croissance du PIB qui, elle, entraînera les revenus des entreprises, des salariés et de l'État. Pour alléger le boulet d'une dette excessive, il n'y a que deux solutions : la faillite ou la croissance. [email protected]
Inflationniste rime avec simpliste
Kinou
à écrit le 02/08/2023 à 16:47
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Phonétiquement certes, inflationniste rime avec simpliste. Mais économiquement c'est l’assimilation qui est simpliste. Cf. L’ancien mais toujours excellent ouvrage : "L’inflation comment en faire, comment s'en défaire, comment en profiter " qui d...
Phonétiquement certes, inflationniste rime avec simpliste. Mais économiquement c'est l’assimilation qui est simpliste. Cf. L’ancien mais toujours excellent ouvrage : "L’inflation comment en faire, comment s'en défaire, comment en profiter " qui dévoilait notamment les hypocrisies à son sujet.
André BERTRAND, maître de conférences en économie e. r.
Balafenn
à écrit le 27/05/2023 à 21:51
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Rigoureusement exact hélas et à ce jeu on peut même oser dire que ce sont les barreaux du bas et du milieu de l'échelle qui sont sciés... et même d'une bonne partie du haut.
En fait, c'est un perchoir.
Allez, sautez, sautez, c'est ça l'inflation.....
Rigoureusement exact hélas et à ce jeu on peut même oser dire que ce sont les barreaux du bas et du milieu de l'échelle qui sont sciés... et même d'une bonne partie du haut.
En fait, c'est un perchoir.
Allez, sautez, sautez, c'est ça l'inflation...
dri
à écrit le 18/05/2023 à 10:04
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Évidemment c'est le consommateur qui paye l'inflation et alors ? Si cela permet de réduire la dette c'est un transfert privé => public, à l'inverse de ce qui avait été fait ces dernières décénies et c'est le bon moment vu le niveau atteint par les de...
Évidemment c'est le consommateur qui paye l'inflation et alors ? Si cela permet de réduire la dette c'est un transfert privé => public, à l'inverse de ce qui avait été fait ces dernières décénies et c'est le bon moment vu le niveau atteint par les dettes souveraines.
Réponse de Ménon
le 06/09/2023 à 14:43
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Les augmentations qui nous touchent n'ont rien à voir avec le remboursement de la dette. La dette s'accroit ainsi que les déficits et Bruno le Maire promet des baisses d'impôts pour 2025. En attendant l'état se gave de TVA aves l'essence et l'aliment...
Les augmentations qui nous touchent n'ont rien à voir avec le remboursement de la dette. La dette s'accroit ainsi que les déficits et Bruno le Maire promet des baisses d'impôts pour 2025. En attendant l'état se gave de TVA aves l'essence et l'alimentation principalement. Bref tout ira mieux après Macron.
Super Rentier
à écrit le 20/04/2023 à 15:15
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ça fait 40 ans qu'on entend les mêmes âneries ordolibérales. Mais les faits sont aussi têtus que certains économistes-lobbyistes : avant 1974, la France n'avait ni dettes, ni chômage. Son taux d'investissement sur PIB devait être au moins 20% supérie...
ça fait 40 ans qu'on entend les mêmes âneries ordolibérales. Mais les faits sont aussi têtus que certains économistes-lobbyistes : avant 1974, la France n'avait ni dettes, ni chômage. Son taux d'investissement sur PIB devait être au moins 20% supérieur à celui des 40 dernières années. Le marché immobilier étouffe tout. Les gens comme Lenglet sont les seuls à avoir profité de l'appauvrissement généralisé qu'ils ont provoqué autour d'eux. Vive les rentiers !
balafenn
à écrit le 18/04/2023 à 13:11
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Tout à fait d'accord. On voit bien que le parti pris du gouvernement est de mollement lutter contre l'inflation. Nombre de parlementaires de la majorité (en particulier au Sénat) sont acquis à cette cause. L'audition de Xavier Niel (Free) au Sénat en...
Tout à fait d'accord. On voit bien que le parti pris du gouvernement est de mollement lutter contre l'inflation. Nombre de parlementaires de la majorité (en particulier au Sénat) sont acquis à cette cause. L'audition de Xavier Niel (Free) au Sénat en a été l'exemple typique... Les Sénateurs l'ont taillé en pièce lui reprochant de ne pas relever massivement ses prix. Malheur à ceux qui luttent contre l'inflation ! Lourd de sens... Mais comme vous le dites très bien, c'est une bien mauvaise idée de croire que l'inflation va laminer mécaniquement la dette. La chute du pouvoir d'achat va asphyxier l'économie. Couplé au fait que la productivité horaire s'est étiolée depuis la pandémie, on ne voit pas comment la dette pourrait se résorber d'elle-même...
Le nain
à écrit le 13/01/2023 à 10:59
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Je pense que c'est Lenglet qui est un "économiste" simpliste.
ecolyon
à écrit le 29/12/2022 à 16:59
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Je cite "Dans ce monde-là, qui est le nôtre, ce n'est pas la hausse des prix qui fera diminuer la dette, mais la croissance du PIB qui, elle, entraînera les revenus des entreprises, des salariés et de l'État"
Sauf que la croissance du PIB, c'est la ...
Je cite "Dans ce monde-là, qui est le nôtre, ce n'est pas la hausse des prix qui fera diminuer la dette, mais la croissance du PIB qui, elle, entraînera les revenus des entreprises, des salariés et de l'État"
Sauf que la croissance du PIB, c'est la croissance de la masse monétaire donc de la dette... merci pour votre brillante analyse !
Il faudrait faire comme l'Allemagne avec les autres, faire du mercantilisme pour faire payer sa croissance aux clients. Sauf que si tout le monde fait ça => A pu de croissance...
Bref, un retour à un système monétaire type Bretton Wood est le préalable à la remise à l'endroit de l'économie mondiale. Ni excès, ni déficit sans sanctions.
Sauf que les US ne voudront jamais lâcher le privilège du dollar. CQFD. Finalement l'avenir économique du monde se joue dans les plaines d'Ukraine.
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