Vanatome se plaît à jouer dans la cour des grands

Jean-Marc Husson était du récent voyage présidentiel en Inde afin de signer un premier contrat de 4 millions d'euros pour la fourniture de vannes pour sous-marins. Sitôt rentré, il accompagnait le Premier ministre pour signer devant Vladimir Poutine l'accord consacrant la création d'un joint-venture avec le robinetier russe CKBA (filiale de Gazprom Bank). Après deux ans de négociations, le directeur de Vanatome ne cache pas sa satisfaction de pouvoir pénétrer le marché russe : « Ils ont besoin de notre savoir-faire pour améliorer la sécurité de leurs vannes et les Russes connaissent nos robinets pour les avoir vu fonctionner dans des centrales en Chine et en Inde... »10 % de l'activité en R&DFier des succès de ses équipes, dont il n'est « que le chef d'orchestre », cet ancien ingénieur pétrolier a repris en 2005 Vanatome, société installée à Saint-Vallier (Drôme), en mettant en place un LBO pour constituer le holding Vanalliance dont le capital est réparti entre le fonds Alliance Entreprendre (46 %), la Banque de Vizille (20 %), Jean-Marc Husson lui-même et un autre partenaire individuel. Aucun dividende n'a été distribué depuis lors et la PME investit 10 % de son chiffre d'affaires en R&D. Si le niveau d'activité est ressorti à 8,6 millions d'euros en 2009, il doit atteindre 15 millions d'euros en 2010, tandis que, pour cette nouvelle année, les prévisions sont supérieures à 20 millions d'euros en 2011. « Notre chiffre d'affaires devrait avoisiner les 30 millions euros en 2015 », s'enthousiasme même le directeur qui table sur les commandes de vannes d'isolement vapeur pour l'équipement des sous-marins et porte-avions français ainsi que sur la construction de plusieurs centrales nucléaires de type EPR en Europe pour gonfler son carnet de commandes déjà rempli pour les deux ans à venir. Afin d'accompagner le développement de ses activités, Jean-Marc Husson prévoit une extension de ses locaux de 600 m2 d'ici le printemps, et en programme déjà une autre de 1.500 m2. Il est vrai que les effectifs sont passés de 41 salariés en juillet 2009, à 90 en juillet dernier et plus de 100 fin 2010. « J'embauche uniquement des chômeurs et je vise à atteindre la parité homme-femme, c'est une stratégie positive pour une entreprise », souligne Jean-Marc Husson. « Vanatome, insiste-t-nil, emploie 8 % de handicapés et réunit 12 nationalités parmi ses employés. Je prépare le label diversité qui peut également concerner une PME. » L'actionnariat remaniéCette « Vanatome attitude » résistera-t-elle aux évolutions de la société ? L'achat en 2008 de l'entreprise Verdelet (Seine-Maritime), spécialiste en vannes papillon pour le dessalement et le secteur pétrolier, n'a rien bouleversé. En revanche, la modification à venir de l'actionnariat aura sans doute d'autres conséquences. « En 2011 ou 2012, les financiers laisseront la place à des industriels », admet Jean-Marc Husson. Et, d'ici là, Vanatome aura sans doute réussi à acheter l'un de ses sous-traitants ou à intégrer une partie de la production des vannes pour sécuriser ses fabrications et rassurer ses grands clients.
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