Lionel Jospin revient pour revivre 2002 et permettre au PS de tourner la page

« Utile pour la gauche ». Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a eu cette formule lundi pour saluer la longue introspection à laquelle se livre ? enfin ? Lionel Jospin, huit ans après son élimination au premier tour de l'élection présidentielle par Jean-Marie Le Pen, lui-même vaincu au second tour par Jacques Chirac.Dépassant de loin la débâcle des législatives de 1993, le 21 avril 2002 restera dans l'histoire électorale du PS comme le jour le plus noir. Ce soir-là, Lionel Jospin, Premier ministre depuis 1997, avait annoncé son retrait définitif de la vie politique. Benoît Hamon a dit avoir « toujours respect頻 ce choix, « même si cela a eu des conséquences lourdes, c'est-à-dire qu'on a perdu celui qui était notre capitaine de l'époque à la tête de la gauche ». Et le porte-parole du PS a salué un témoignage qui « participe de l'inventaire qu'il faut en permanence faire sur ce qu'on a bien fait, mal fait ». D'autres socialistes espèrent pouvoir tourner la page, à trois mois d'élections régionales qui s'annoncent plus souriantes pour la gauche.Reste que toute la « Jospinie » s'est donné rendez-vous ce mardi soir pour la projection, en avant-première, du film réalisé par Patrick Rotman, qui sera diffusé les 14 et 21 janvier sur France 2. La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a annoncé qu'elle serait présente.funeste journéeEn août 2006, alors qu'il envisageait de concourir aux primaires du PS pour la désignation du candidat à la présidentielle de 2007, Lionel Jospin avait déjà évoqué la funeste journée du 21 avril, laissant échapper quelques larmes devant les jeunes militants socialistes réunis à La Rochelle.Dans le film et le livre « Lionel raconte Jospin », qui sort jeudi, l'ancien Premier ministre est plus explicite, reconnaissant que sa responsabilité dans la défaite de 2002 est « par définition entière ». « J'ai surestimé le rejet de Jacques Chirac, j'ai surestimé la perception positive de mon bilan. J'ai sous-estimé l'impact qu'avait la division de la gauche, j'ai sous-estimé le premier tour. Ma campagne n'a pas été assez offensive », reconnaît-il. Avant d'ajouter, comme pour tenter d'échapper une dernière fois à l'autocritique : « Mais quand l'attelage va à hue et à dia, c'est difficile d'être bon. » H. F.
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